PSG - Basaksehir "Une symbolique forte" - La lutte des joueurs saluée

ATS

9.12.2020 - 11:24

«Le ras-le-bol», «un tournant»: l'interruption «frappante» mardi du match de Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et le Basaksehir Istanbul après des propos d'un arbitre, a reçu un soutien unanime du monde sportif. Celui-ci espère que cette réaction fera date pour évincer le racisme des stades.

Ce match de la 6e journée du groupe H de l'épreuve européenne doit redémarrer mercredi en début de soirée (18h55 / blue Sports), là où il s'était arrêté la veille, à la 14e minute. Mais ce sera sans le corps arbitral roumain qui officiait mardi lors de cette rencontre qui a désormais valeur de symbole.

Quand l'arbitre délégué Sebastian Coltescu a été entendu désignant l'entraîneur-adjoint Pierre Achille Webo comme «le noir» en roumain ("negru"), il a déclenché la colère des joueurs et de l'encadrement du club turc puis du PSG qui, de concert, ont quitté la pelouse après quelques minutes de discussions tendues. Cette décision est du jamais vu au plus haut niveau dans un monde du football souvent taxé de laxisme et d'indifférence sur ce sujet.



«Un geste d'une dimension inédite et d'une incroyable portée», salue le quotidien sportif français L'Equipe, en titrant sur «Le ras-le-bol». «Les joueurs ont dit stop!», décrit Le Parisien.

«Nous avons donné une leçon à l'arbitre raciste», commente le quotidien turc Hurriyet. Le président turc Erdogan avait «fermement» condamné l'incident dès mardi soir.

En Espagne, PSG – Basaksehir a éclipsé les retrouvailles entre les superstars Lionel Messi et Cristiano Ronaldo à la Une du quotidien As: «Stop au racisme», titre le journal. Pour la Gazzetta dello Sport, «il s'est passé quelque de chose d'inédit et surtout de très grave»; un évènement «rare» et «particulièrement frappant» qui «pourrait être un tournant dans la lutte contre les discriminations dans le football», selon le Guardian.



Un avis partagé par l'ancien international anglais Rio Ferdinand, dont le frère Anton avait été l'objet d'insultes racistes en 2011: «Les instances de ce sport doivent prendre position avec force». «(Voir) les joueurs qui quittent le terrain ensemble est un pas dans la bonne direction. Mais on ne peut pas laisser aux joueurs la responsabilité de faire ça.»

Dans la nuit, Kylian Mbappé, Neymar et d'autres figures du PSG ont exprimé sur les réseaux sociaux leur engagement contre le racisme. «Une symbolique forte», a déclaré en France la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu, tandis que son homologue roumain Ionut Stroea présentait ses «excuses au nom du sport roumain».



L'UEFA a annoncé une «enquête approfondie» sur cet incident. Son règlement disciplinaire prévoit une suspension d'au moins dix matches pour un comportement raciste ou discriminatoire.

Ce match restera dans les esprits à la fin d'une année 2020 marquée par l'engagement militant croissant du monde sportif, notamment dans le football, où jusque-là l'UEFA voulait au maximum éloigner la politique des stades.

L'indignation de nombreux sportifs américains contre l'injustice raciale, au sein du mouvement «Black Lives Matter», a fait bouger des choses de l'autre côté de l'océan Atlantique. Et en France récemment, plusieurs footballeurs, comme Mbappé ou Antoine Griezmann se sont élevés contre les violences policières.

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