Le HC Davos surfe sur la vague du succès, grâce au système mis en place par l'entraîneur Josh Holden. Mais le club grison refuse de céder à l'euphorie avant de recevoir Ambri-Piotta mercredi.
Quand Davos a annoncé en mars 2023 que Josh Holden allait devenir le nouvel entraîneur, les fans n'ont pas forcément bien accueilli la nouvelle. En tant que joueur, le Canado-Suisse avait souvent été très controversé pour son côté provocateur et explosif. Mais comme coach, il est le plus souvent très calme au bord de la bande.
«Comme joueur, tu es un artiste. Mais comme je suis en tant qu'entraîneur correspond mieux à ma personnalité», explique Holden à l'agence Keystone-ATS. «Je suis plutôt un type calme, qui rigole volontiers et qui parle avec les gens tout en pouvant aussi être compatissant», se décrit-il.
Comme une famille
Son but est d'avoir une équipe rapide et qui travaille dur. Mais il tient également à ce que le groupe constitue quasi une famille. «Parfois, dans une famille, il y a des disputes. Mais tant qu'on a des rapports constructifs et qu'on se challenge de manière positive, cela renforce chacun, ainsi que le collectif», dit Josh Holden.
Avant d'arriver à Davos, l'entraîneur a été pendant cinq ans l'assistant de Dan Tangnes à Zoug, contribuant aux titres de champion acquis en 2021 et 2022. «J'ai appris de lui comme un entraîneur travaille. Maintenant, je peux aussi intégrer ma propre personnalité», résume-t-il.
Directeur technique du HCD, Jan Alston décrit Josh Holden comme «un extrêmement bon communicateur. Tout le monde comprend ce qu'il demande.» Le capitaine Enzo Corvi y va aussi de ses louanges. «Il voit quand quelqu'un ne va pas bien et cherche à savoir pourquoi. Il est très bon sur le plan humain.»
Le discours d'Holden passe bien, comme le montrent les résultats. Le système de jeu est de mieux en mieux assimilé pour la deuxième saison du coach dans les Grisons. Sur les dix derniers matches, Davos en a gagné neuf et a pointé en tête vendredi dernier pour la première fois depuis le 19 novembre 2021.
Système axé sur l'aspect défensif
Mais pourquoi cela marche-t-il si bien? «Pour l'instant, on gagne les rencontres qu'on perdait avec un but d'écart la saison passée. On est souverain derrière et on marque devant», explique Corvi. Il précise que le système est plutôt axé sur l'aspect défensif. «Nous essayons d'avoir toujours trois hommes derrière le puck. De cette manière, c'est difficile pour l'adversaire de nous transpercer.»
Davos dépend par contre beaucoup de ses étrangers pour marquer. Les deux tiers des 75 buts inscrits l'ont été par les mercenaires. Les quatre nouveaux – le défenseur Julius Honka et les attaquants Adam Tambellini, Filip Zadina et Simon Ryfors – se sont bien intégrés dans l'équipe et sont performants. «Il y a aussi un peu de chance, car il peut y avoir des risques, par exemple avec la famille. Mais les gars sont contents ici», se réjouit Alston.
«Rester humbles»
L'équipe peut encore progresser, notamment en supériorité numérique. «Beaucoup de petits détails peuvent être améliorés, mais on doit rester humbles», ajoute le directeur technique. «Il s'agit de trouver la constance. Chaque match est un nouveau défi. Et puis, il faut de la chance au niveau santé. Il y a partout de nombreux blessés.»
Conséquence de la bonne dynamique actuelle, le contrat d'Holden (46 ans) a été prolongé jusqu'en 2027. L'homme se plaît dans les montagnes, même si sa famille habite toujours à Zoug à cause des enfants.
Le technicien refuse cependant de s'emballer. «Les équipes sont de plus en plus proches. Dans une semaine, avec autant de matches, tout peut être différent. C'est pourquoi je prends les choses jour après jour.» C'est peut-être aussi pourquoi désormais les fans du HCD sont depuis longtemps de son côté.
sfy, ats