Andreas Ambühl dispute à Riga son seizième Championnat du monde et rejoint le détenteur du record son compatriote Mathias Seger.
«C'est un phénomène», dit de lui Christian Wohlwend, son entraîneur au HC Davos et un des trois assistants du coach national Patrick Fischer à ce Mondial. Il est certain qu'Ambühl ne fait pas ses 37 ans sur la glace lettone. Quand il joue, il semble disposer d'une énergie inépuisable, et encore plus étonnant, d'un niveau de vitesse déroutant. «Un niveau encore super sur le plan international», souligne Wohlwend dans un entretien avec Keystone-ATS. «Il reste toujours sur un palier élevé.»
Comme raison de la longévité d'Ambühl dans le hockey, Wohlwend penche pour sa légèreté. «Il aime simplement ce sport, on le voit encore dans les matches, il ne prend pas tout cela et lui-même au sérieux. Il l'apprécie simplement. Pour un entraîneur, c'est un rêve quand un joueur avec une telle expérience peut toujours performer.»
Au cours de la dernière saison, Ambühl a réussi son meilleur total de points (44/14 buts/30 assists) en qualification de la National League bien qu'il n'ait disputé «que» 45 parties. «Bien sûr que c'est cool quand tu réussis autant de points mais cela ne dit pas tout. Il y a déjà eu des saisons avec moins de points au cours desquelles j'ai mieux joué. Mais il est certain qu'à mon âge je dois me montrer plus malin qu'auparavant. Physiquement, je me sens comme il y a trois, quatre ans. Je sais maintenant exactement ce qui est bon pour moi et je porte mon attention là-dessus», précise l'attaquant grison.
Sa bonne constitution physique tient aussi à son enfance passée dans une famille de paysans du Sergital. Il a rapidement appris ce que signifiaient les tâches harassantes et a passé beaucoup de temps dans les montagnes. «C'est clair que j'en ai profité», précise-t-il à Keystone-ATS. En outre, la joie de jouer lui donne de l'énergie. «Je préfère disputer quatre ou cinq matches en une semaine au lieu de un ou deux et 100 entraînements de plus pour cela.»
Quelque part, Ambühl regrette, malgré une immense carrière, que cela n'ait pas marché en NHL. Certes, les New York Rangers l'ont pris sous contrat en mai 2009 mais il n'a jamais joué ne serait-ce qu'un match amical avec la franchise new-yorkaise. Il n'a seulement évolué qu'en AHL avec les Hartford Wolf Pack. C'est pourquoi il a repris le chemin de la Suisse après seulement une saison en Amérique du Nord pour signer avec les Zurich Lions. «J'aurais bien encore essayé une fois (en NHL) mais cela ne s'est pas fait. C'est dommage mais cela ne sert à rien d'en vouloir à quelqu'un. A la fin, il y a toujours une raison.»
Son contrat avec le HC Davos court jusqu'en 2023. Peut-il s'imaginer poursuivre ensuite sa carrière ? «Je n'ai pas encore vraiment réfléchi à cela. Trois choses sont importantes pour moi: je dois avoir de la joie de jouer, je dois pouvoir suivre le rythme et pouvoir aider l'équipe. Si l'un de ces points venait à manquer, il sera peut-être temps d'arrêter. Je ne veux pas encore regarder si loin. Je veux juste savourer le temps qui me reste», raconte Ambühl, qui entend bien rester dans le hockey au terme de sa carrière de joueur.
Un seul Mondial manqué
Pour le moment, son esprit est à Riga. A propos de sa seizième participation à un Championnat du monde, il dit: «Je suis conscient que ce n'est pas évident de pouvoir être présent presque chaque année à un Mondial.» Ambühl avait été appelé pour la première fois en sélection nationale par Ralph Krueger le 4 novembre 2003 pour un Suisse – Canada à Zurich devant... 7800 spectateurs. Il a inscrit son premier but en février 2004 contre ce même Canada à Bâle.
Dans la foulée, il a participé à son premier Championnat du monde en 2004 à Prague. Il n'a manqué qu'une seule édition en 2018 quand la Suisse a cueilli la médaille d'argent à Copenhague contre la Suède Comme 5 ans auparavant. Il se souvient encore très bien de son premier tournoi mondial: «Chaque chose que tu as vécue pour la première fois, reste dans ta tête. Le grand hôtel, l'immense patinoire, tout était assez impressionnant. Cependant, chaque Mondial est spécial.
Si Ambühl appartient depuis si longtemps au cadre de l'équipe de Suisse, il le doit aussi à sa polyvalence; il peut jouer comme centre ou comme ailier et il est également précieux dans les unités spéciales. Bien sûr, il n'est pas celui qui l'ouvre le plus dans le vestiaire mais il prône l'exemple sur la glace.
Le Grison se veut confiant avant d'entamer le Championnat du monde: «Le titre doit être notre objectif ultime. Autrefois, nous étions heureux quand nous jouions bien défensivement et que nous pouvions voler une victoire. Désormais, la sélection compte de nombreux bons joueurs et la confiance en soi est bien plus grande. Nous pouvons rivaliser avec tout le moment et nous imposer. Pourtant, il s'agit d'y aller pas après pas.»