HC Bienne Beat Forster : le roc seelandais aux six titres a encore faim

sfy, ats

12.4.2023 - 11:17

Beat Forster est un phénomène. Malgré ses 40 ans, le défenseur reste un pion essentiel au sein du HC Bienne, finaliste des play-off.

Beat Forster est un phénomène.
Beat Forster est un phénomène.
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Keystone-SDA, sfy, ats

Forster joue depuis 2017 chez les Seelandais, qui jusque-là n'avaient passé qu'un tour de play-off en National League, en 1990 contre Zoug (2-0) en quarts de finale. Néanmoins, il s'est engagé avec la motivation de devenir champion. Il sait ce que veut dire remporter un titre. Il en a gagné cinq avec Davos (le dernier en 2015) et un avec les Zurich Lions (2008). Seuls trois joueurs sont plus titrés que lui: Michel Turler, Jörg Eberle et le gardien Leonardo Genoni, sacrés à sept reprises.

Forster dispute déjà sa vingt et unième série de play-off en comptant celle perdue 0-2 en huitièmes de finale contre Rapperswil-Jona en 2021. Avec ses 213 parties de play-off, il figure en deuxième position des statistiques derrière le légendaire défenseur des Zurich Lions, Mathias Seger (220).

Si Forster a finalement disputé toute sa carrière en Suisse, bien qu'il fut repêché en 78e position par les Phoenix Coyotes en 2001, cela tient sans doute au mouvement de grève de la NHL en 2004-2005. Quand les New York Rangers ont montré leur intérêt en 2008, il a décliné l'offre parce qu'il allait devenir père pour la première fois. C'est un homme qui adore la vie de famille. Il a ainsi renoncé à l'équipe de Suisse à 25 ans. Il a disputé son dernier match sous les couleurs nationales le 8 novembre 2008 contre le Canada à Francfort. Après la naissance du deuxième de ses trois enfants, il ne voulait plus être éloigné trop souvent de la maison. Après six Championnats du monde et une participation aux Jeux olympiques, il était rassasié.

Beaucoup de temps de glace

Bien sûr, avec l'âge avançant, Forster n'est pas le plus rapide sur la glace. L'Appenzellois compense avec son positionnement et son expérience. Ainsi, il tient un rôle prépondérant au sein de la défense biennoise. Seuls Viktor Lööv (17'51'' par match) et Robin Grossmann (16'01'') ont plus de temps de glace dans ces play-off en égalité numérique que lui (15'01'').

Les deux premières demi-finales depuis l'engagement de Forster par les Seelandais ont été perdues en 2018 contre Lugano (2-4 après 2-0) et en 2019 contre Berne (3-4 après 2-0 et 3-2). Cette fois-ci, le travail a été bien fait avec un sec 4-0 contre les Zurich Lions pour une première participation à la finale. «Cela démontre que le travail a été durement et bien fait à Bienne ces dernières années», précise Forster dans un entretien avec Keystone-ATS. «La continuité est écrite en toutes lettres chez nous. Même quand tout n'allait pas si bien, nous sommes restés fidèles à notre image. L'accession à la finale est une conséquence logique.»

Il a encore faim

Cette confiance ne vient pas de nulle part; les Biennois ont terminé au deuxième rang la qualification avec le même nombre de points que Genève-Servette. Les Seelandais ont appris à être plus constants. Leur succès 4-2 contre leur voisin du CP Berne en quarts de finale leur a donné un élan supplémentaire. «Nous, le petit Bienne nous voulions absolument éliminer le grand Berne. C'était une pression qui volait dans notre vestiaire», souligne Forster. «Finalement, nous avons trouvé la bonne réponse au bon moment.»

Ainsi dès vendredi en finale contre Genève-Servette, il espère bien mettre fin à sa traversée du désert sans titre. Sur la pause de neuf jours qui a précédé le premier match de la finale, il estime: «Cela est un avantage et un désavantage. Nous avons appris à faire ce qui nous va le mieux.» Le plus décisif pour Forster, c'est de croire en leur jeu. D'une manière ou d'une autre, il a encore faim. Son contrat a d'ailleurs été dernièrement prolongé jusqu'en 2024.