CM 2018Patrick Fischer a rejoint le cercle des héros
19.5.2018
En qualifiant brillamment la Suisse pour les demi-finales du Championnat du monde à Copenhague, Patrick Fischer a envoyé la meilleure réponse possible à ses détracteurs. Loin d'être rancunier, le sélectionneur zougois ne verse pas dans l'autocongratulation.
L'échec de Pyeongchang avait écorné son image. Il avait jeté le discrédit sur le bon tournoi de Paris au Championnat du monde l'an dernier. Forcément en première ligne de part sa fonction, Patrick Fischer avait dû essuyer une batterie de critiques, certaines légitimes et d'autres beaucoup plus gratuites. Mais plutôt que de se terrer dans le mutisme et de refuser le dialogue avec ses contradicteurs, l'ancien coach de Lugano a su se réinventer en prenant des risques et en cassant certains codes.
L'exploit de la Suisse face à la Finlande à revoir ci-dessous:
"Je suis quelqu'un de positif et d'optimiste, estime Patrick Fischer. J'espère inspirer les joueurs, qu'ils jouent tout simplement leur jeu sans avoir peur de l'adversaire. Et au bout, il faut qu'il y ait une équipe, que tout le monde comprenne que l'autre est important. Cela crée un bon état d'esprit. Sans ça, tu n'as aucune chance."
A ceux qui l'ont descendu en flammes à l'époque et qui le portent au pinacle aujourd'hui, Patrick Fischer ne conserve aucune rancoeur: "J'ai été joueur pendant quinze ans, je sais comment ça fonctionne." Sans en faire trop, le Zougois joue même la transparence: "On a bien joué dès le début du tournoi. Contre la Finlande, on a eu de la chance, ce qui est primordial dans le sport. Il y a des moments-clefs. Tu peux être excellent et malgré tout perdre le match. Face à la Finlande les deux équipes ont bien joué, mais à la fin nous avons gagné."
Les inspirations de 2017
Comme le passé est l'une des meilleures sources d'inspiration, "Fischi" n'a pas manqué de rappeler le Mondial 2017 où la Suisse a pris la porte en quarts de finale face à la Suède: "Je pense que cet état d'esprit nous habitait déjà l'année passée. On cherche à jouer de manière offensive. Après, au final, c'est le jeu défensif qui va décider si tu perds ou si tu gagnes. On a appris à mieux jouer en box-play, on le fait de manière plus agressive. On peut maintenant adapter notre force et utiliser notre vitesse."
Alors qu'avant il fallait choisir entre molosses au patinage hésitant et habiles esthètes au gabarit menu, les défenseurs de cette équipe 2018 combinent technique et capacités physiques. "On a toujours voulu des défenseurs capables de faire une bonne première passe, appuie le coach. C'était déjà le cas à Paris l'an dernier. Cette année on a pris des joueurs un peu plus grands. Ceci dit le hockey change et on n'a plus besoin d'avoir des géants. L'année passée on avait déjà bien joué contre la Finlande, le Canada et la République tchèque. Seulement cette fois on peut s'appuyer sur les joueurs de NHL et ils font la différence en power-play. C'est ce qu'il y a de plus difficile à ce niveau."
Prolongé jusqu'en 2020, Fischer a donné raison aux pontes de la Fédération désireux de donner une véritable identité suisse à cette sélection. Zéro absolu fin février, le Zougois rejoint trois mois plus tard John Sletvoll, Ralph Krueger et Sean Simpson dans le cercle fermé des entraîneurs ayant mené la Suisse en demi-finale d'un Championnat du monde. Un cercle de héros en somme.