En ridiculisant l'Italie 9-0, la Suisse a bien lancé son Mondial. Mais à l'interview, pas trace d'euphorie pour une équipe qui sait qu'elle sera face à un autre défi contre la Lettonie dimanche soir.
L'histoire récente n'avait pas été très tendre avec la Suisse pour ses débuts de Championnat du monde. L'ultime victoire dans le temps réglementaire remontait à 2013 et les quatre derniers départs face à des néo-promus n'avaient jamais rapporté plus de deux points.
Il s'agissait donc de faire preuve d'un certain sérieux après un premier tiers bouclé en mode punition avec un net avantage de 4-0. En prônant un jeu simple, la Suisse s'est évité bien des soucis pour terminer la rencontre avec 61 tirs en sa faveur contre seulement 19 pour son adversaire. «Fischer nous a demandé la même chose au premier et au deuxième tiers, explique Vincent Praplan. A savoir qu'il fallait continuer à jouer. Il y a deux ans on gagnait 4-0 contre la Slovénie, l'an dernier l'équipe gagnait contre l'Autriche. Je crois qu'on a appris de nos erreurs. On a pris du plaisir devant, tout en n'oubliant pas de bouger les jambes pour rester en mouvement sans jouer trop compliqué. Et quand on joue sur notre vitesse, ce n'est pas évident de nous stopper.»
Bloquer des shoots à 9-0
Pas de piège donc pour les Suisses, mais une mise en garde tout de même avant de croiser la route de la Lettonie dimanche, quelques jours après avoir disputé deux matches de préparation en Suisse orientale. «Cela peut être un piège si l'on commence à penser que le reste du tournoi va se passer de la sorte, précise le Sierrois. L'Italie est quand même la nation la moins forte du groupe. Mais c'est bien de commencer comme ça et de voir que les automatismes se créent, que les quatre lignes fonctionnent.»
Malgré un triplé d'un Fiala de gala, malgré la maestria d'un Hischier au potentiel rare et malgré un Reto Berra à son avantage, personne n'est dupe. Le reste de la quinzaine ne se passera pas de la même manière. Noah Rod en est même persuadé: «Il fallait qu'on impose notre jeu dès le début et qu'on ne se laisse pas prendre dans le leur. Je pense qu'on l'a fait d'entrée et qu'on a été assez solide. Maintenant il faudra quand même présenter autre chose contre les grosses nations. Mais on sait ce qu'on doit faire, on sait à quel rythme on doit le faire et que peu importe l'adversaire, il faut qu'on le fasse. On a vu qu'on a joué de manière constante.»
Mais il y a tout de même ces petits détails qui font que la Suisse a peut-être franchi un palier. «A 9-0, les gars bloquaient encore des shoots, poursuit l'ailier de Genève-Servette. On respecte notre gardien, on respecte son blanchissage et c'est ce genre de petits trucs qu'il faudra continuer à faire au fur et à mesure du tournoi.» Et le capitaine des Aigles de conclure en se projetant déjà contre la Lettonie: «On s'attend à un match difficile. Je dirais que les Lettons ont moins de talent que les Russes mais qu'ils bossent beaucoup plus fort. Ce sera un défi physique, mais on va sortir demain à 200%.»