Romain Loeffel «Chaque année je dois prouver ma valeur»

ATS (Jean-Frédéric Debétaz)

11.5.2023 - 13:44

A Riga, Romain Loeffel va vivre son cinquième Championnat du monde. Bileux de nature, le défenseur neuchâtelois du CP Berne est soulagé de participer au tournoi de fin de saison.

Romain Loeffel : «C'est une sacrée compétition interne lors de la préparation:»
Romain Loeffel : «C'est une sacrée compétition interne lors de la préparation:»
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ATS (Jean-Frédéric Debétaz)

Qui dit année impaire dit présence de Romain Loeffel au Championnat du monde. 2015, 2017, 2019, 2021 et maintenant 2023, le Chaux-de-Fonnier serait-il un joueur biennal? «Je me suis fait la même réflexion, glisse-t-il avec un sourire dans la voix. Après j'ai aussi fait deux JO (en 2018 et 2022).»

Mais en dépit de cette confiance acquise aux yeux du sélectionneur Patrick Fischer, Romain Loeffel ne part jamais au camp de préparation avec le sentiment qu'il fera partie des 25 joueurs retenus pour disputer le Mondial. «Chaque année je dois prouver ma valeur, appuie-t-il. Je ne sais jamais avant le dernier moment. Dimanche soir à Brno après le dernier match de préparation, quand j'ai vu que je n'étais pas invité dans le bureau des coaches, je me suis dit que c'était plutôt bon signe.»

Bileux de nature

En effet, lors de son ultime coupe, Patrick Fischer a décidé de se passer du Genevois Roger Karrer. Et si toute la Suisse espérait voir débarquer Roman Josi, il est évident que son absence favorise la présence de certains défenseurs à Riga. «C'est une sacrée compétition interne lors de la préparation, commente celui qui a laissé sa femme et ses deux enfants pour tenter d'aller décrocher une médaille pour le pays. On ne devrait pas imaginer des scénarios, mais c'est humain de le faire. On sait qu'en général les finalistes convoqués vont être du voyage et il y a toujours les joueurs de NHL. Alors on cogite. Etant en plus de nature assez bileuse, je me pose des questions. Surtout que l'année passée, j'avais été coupé à la toute fin après quatre semaines de préparation.»

Lors de la médaille d'argent de Copenhague en 2018, tous avaient souligné la bonne entente au sein du groupe. Qu'en est-il cette année? «Je dirais que la compétition interne fait que tout le monde est un peu tendu, même si on s'apprécie, note Romain Loeffel. Et une fois que la sélection définitive est annoncée, l'ambiance devient un peu plus légère.»

Ambition et humilité

Du haut de ses 32 ans, Romain Loeffel est le deuxième joueur de champ le plus âgé du contingent après l'éternel Andres Ambühl. Défenseur au flair offensif indéniable, l'ancien joueur de Lugano, Genève et Fribourg sait comment se rendre utile sur un avantage numérique. C'est d'ailleurs l'une de ses qualités qui font de lui un précieux élément.

Très bon à l'occasion du dernier match face à la Tchéquie, Romain Loeffel a comme son coach vu une équipe monter en puissance au fil des semaines: «On a montré notre visage lors des deux derniers matches. Le staff souhaite que l'on mette beaucoup d'énergie sur le fore-checking et que l'on soit toujours sur le porteur du puck.» Mais malgré ces deux bonnes sorties, il n'est pas question de rouler des mécaniques. «Il ne faut pas s'endormir sur nos lauriers», estime sagement le Neuchâtelois.

C'est pour cela que même si la Suisse se doit d'être ambitieuse, il est vain de voir trop loin. «On va dire que l'objectif premier, ce sont les quarts de finale, conclut Loeffel. Et ce n'est pas chose aisée que de se qualifier. Si on est en quarts, il s'agira de les passer et ensuite tout est ouvert.»