Englué à la 11e place de National League le 18 novembre, Genève-Servette est désormais 7e après avoir remporté 35 points en 15 parties. Décryptage en chiffres d'un spectaculaire redressement.
De cancres à génies. Les Aigles sont passés d'une équipe ne récoltant qu'un point par match (en 23 parties) sous l'égide de Pat Emond à une formation capitalisant 2,33 points (en 15 rencontres) avec Jan Cadieux à la barre. La transformation est phénoménale, presque irréelle. Si Genève poursuit sur sa lancée et que Davos continue de tourner à un point par match comme c'est le cas actuellement, les Grenat pourraient même piquer la 6e place aux Grisons et accéder directement aux play-off.
Les statistiques sont implacables. D'un goal average de -22 (58-80), le GSHC a redressé le tir pour se retrouver à 0 aujourd'hui (105-105). En d'autres termes, le club lémanique affiche un différentiel de +22 (47-25) depuis que Jan Cadieux a repris le poste. Grâce au site nlicedata.com, on se rend compte que la physionomie des matches a changé dans le camp servettien. Avec Emond, l'équipe ne menait que 25,19% du temps. Sous Cadieux, ce chiffre est monté à 47%. En menant au score, on contrôle bien plus facilement le «flow» d'un match.
Des gardiens en feu
Avec son ancien coach, Genève affichait un triste PDO de 96,4 (7,67 + 88,73). Le PDO est un nombre qui se calcule en prenant le pourcentage de réussite au shoot auquel on additionne le pourcentage d'arrêts des gardiens. La valeur étalon est en général de 100 pour un pourcentage au shoot de 10 et d'arrêts à 90. Si le chiffre est au-dessus, c'est que l'on a tendance à avoir une bonne étoile et que le puck roule du bon côté. S'il est en dessous, c'est que l'on traverse généralement une période de guigne. Sous la houlette de leur nouveau pilote, les Grenat affichent un PDO de 103,77 (9,54 + 94,22). Lorsque les attaquants sont plus précis et que les gardiens versent dans l'imperméabilité, la situation s'améliore.
Et là où les Aigles ont fait fort, c'est d'arriver à un tel ratio avec des portiers appelés à la rescousse. A nouveau blessé au bas du corps depuis le 4 décembre, Gauthier Descloux est hors jeu jusqu'à la fin de la pause olympique (22 février). Pour combler cette absence et en raison de la blessure de son remplaçant Stéphane Charlin, le directeur Marc Gautschi a obtenu les prêts de Sandro Zurkirchen (Kloten), Dominic Nyffeler (Kloten) et Connor Hughes (Fribourg). Les deux derniers sont encore dans le vestiaire grenat et leurs performances ont permis à Genève de remonter la pente.
L'extraterrestre Tömmernes
Nerf de la guerre, les situations spéciales ont elles aussi connu un sérieux coup de boost. Le power-play est ainsi passé de 18,89 à 27,12% de réussite avec un Henrik Tömmernes toujours plus impressionnant à la baguette. Et le jeu en box-play a grimpé de 77,22 à 85,7%. Logique dans ces conditions que les indicateurs passent du rouge au vert.
Véritable machine cette saison, le défenseur suédois affole aussi les statistiques avancées. Sur les quinze derniers matches, le top scorer fait voler les chiffres en éclats. Lorsqu'il était sur la glace à 5 contre 5, Genève a inscrit 13 buts et n'en a encaissé que 4. Si l'on ajoute les situations spéciales, on obtient 21 buts sur lesquels il est partie prenante. Genève en a marqué 47 durant cette période. Tömmernes est donc impliqué sur 47% des buts grenat avec Jan Cadieux à la barre. Et depuis qu'il a été placé sur la même paire que le Scandinave, Roger Karrer voit lui aussi ses chiffres prendre l'ascenseur.
Peut-être en surrégime actuellement, Genève-Servette a malgré tout réussi à retrouver le niveau que l'on était en droit d'attendre d'un finaliste la saison passée. Avec quatre matches au programme avant la pause olympique, la troupe de Cadieux doit encore mettre un dernier coup de collier. Et dès que les JO de Pékin seront terminés, les Genevois devraient pouvoir compter sur Gauthier Descloux et Noah Rod en vue du sprint final.
jfd, ats