Le HC Ajoie a remporté la Coupe de Suisse au terme d'une finale folle. A Lausanne, dans une patinoire remplie de 7000 Jurassiens, les Ajoulots ont laminé Davos 7-3.
Comme Lausanne, Zurich et Bienne, Davos n'a pas pesé lourd face à l'enthousiasme et l'envie des Jurassiens. Mais aussi face à la maîtrise parfaite du jeu en supériorité numérique de ces derniers, auteurs de leurs cinq premiers buts avec un homme de plus sur la glace. Un grand gardien – Tim Wolf, formé à l'école des Zurich Lions -, deux étrangers d'un calibre supérieur – Jonathan Hazen et Philipp-Michael Devos -, de bons joueurs Suisses – Mathias Joggi, Jonathan Hauert ou Reto Schmutz – ont conféré à Ajoie de très solides arguments pour battre un Davos complètement inhibé après le 1-0.
La première moitié du match a tourné au cauchemar pour les Grisons, incapables de garder leur sang-froid dès l'ouverture du score des Ajoulots (9e). Sinon, comment expliquer ce chapelet de pénalités stupides écopées les unes après les autres (surnombre, faute dans la zone adverse)? Des erreurs (voire des errements) dont ont su profiter Joggi, Schmutz, Birbaum et une nouvelle fois Joggi.
Les hommes de Christian Wohlwend auraient dû rapidement comprendre que le power-play constituait la meilleure arme des Jurassiens. Un exercice savamment préparé par l'entraîneur Gary Sheehan. Avec Hazen, Devos, Joggi, Schmutz et Hauert, l'unité spéciale des Ajoulots n'avait rien à envier à une équipe de National League. Le portier Sandro Aeschlimann peut en témoigner après être allé chercher quatre fois le palet au fond de ses filets...
Mais les Grisons sont revenus à 4-3 à la 50e. Les chances ajoulotes paraissaient alors s'amenuiser. Mais Gary Sheehan a pris son temps mort pour calmer ses joueurs, lesquels ont su garder la tête froide, au contraire du Suédois Tedenby. En allant frapper la canne d'un Ajoulot, il a offert une nouvelle supériorité numérique à l'adversaire qui a permis à Thibaut Froissard de marquer un superbe but dans la lucarne (53e). Cette fois-ci, le coup porté à la volonté des Grisons a été fatal. Devos et Schmutz se sont encore fait plaisir en inscrivant deux buts pour donner à cette victoire une allure de correction.
Voyage retour particulièrement long et amer pour les Davosiens, deux ans après avoir perdu une finale contre Rapperswil-Jona, alors pensionnaire de Swiss League. Ce deuxième échec grison contre un adversaire de deuxième division a de quoi vous détruire une équipe avant les play-off...