28.04.2022, 17:20
ATS
Personne ne personnifie mieux la résurrection zougoise en finale des play-off que Dario Simion. Le Tessinois est passé de roi des occasions manquées à buteur prolifique.
Le vestiaire des Zurich Lions est longtemps resté fermé mercredi soir à Zoug. La deuxième défaite (4-1) a visiblement rongé les Zurichois, qui avaient déjà une main sur le trophée de champion après trois matches. Puis, sans lâcher un mot, le coach Rikard Grönborg est passé devant les journalistes pour rejoindre le bus de l'équipe.
L'ambiance était beaucoup plus conviviale devant le vestiaire de Zoug. Le triple buteur Dario Simion était particulièrement demandé. La saison passée, le Tessinois de 27 ans avait marqué trois buts en seulement trois matches lors d'une finale express contre Genève-Servette et avait obtenu sa première convocation au Championnat du monde avec l'équipe nationale. Lors des trois premières parties contre les Lions, la mire était brouillée. Simion a même raté les meilleures occasions de but.
Le tournant s'est produit lors du match IV, lorsque les Zougois sont allés chercher leur premier succès lundi. Dos au mur, l'entraîneur Dan Tangnes a chamboulé ses lignes d'attaque. Au lieu de continuer avec sa triplette Hofmann-Kovar-Simion, le Norvégien a placé le costaud Fabrice Herzog aux côtés de Kovar et Simion. Et cela a fonctionné.
Premier triplé chez les pros
Lors de la victoire 4-1 au Hallenstadion, Simion a inscrit le 3-1 décisif à la 52e. Mais le Tessinois a gardé ses deux buts les plus importants pour mercredi. Alors que les Lions poussaient pour marquer le 2-0 dans le deuxième tiers, l'ancien junior d'Ambri-Piotta et de Lugano a égalisé sur une contre-attaque. A la 52e minute, il a même marqué le but de la victoire en infériorité numérique. Et par deux fois, c'est l'excellent Jan Kovar qui a magistralement préparé le travail.
L'entraîneur Tangnes a minimisé son rôle dans la résurrection de Simion. «Le secret de la réussite, ce sont les joueurs sur la glace», a souligné l'élégant Norvégien. L'absence d'automatismes les a obligés à communiquer davantage entre eux. Peut-être que cela les aide à affronter ce qui est devant eux et non pas à ruminer le passé.» Les grands joueurs se distinguent dans les moments importants. «Et c'est ce que les nôtres ont fait», a souligné Tangnes.
Parler plus mais penser moins, telle serait la recette du succès de Simion. «Je n'ai pas fait grand-chose de différent», a-t-il déclaré avec le sourire à propos de sa «renaissance». «Moins de réflexion, sans doute», a-t-il reconnu. Ses difficultés de démarrage dans ces play-off étaient peut-être aussi liées au test covid positif à Pékin, qui l'a forcé à s'isoler pendant quelques jours et à cause duquel il n'a finalement pu disputer qu'un seul match.
Aujourd'hui, il semble de nouveau au sommet de sa forme, mais se garde bien de toute euphorie. «Chaque match est différent, constate-t-il. Nous devons vite oublier ce qui s'est passé. Comme nous l'avons fait après les trois premiers matches.»
Les derniers mètres sont les plus durs
Les Zurich Lions doivent désormais eux aussi faire table rase du passé. Ils abordent le 6e match avec encore deux balles de match et pourraient donc fêter le titre au Hallenstadion. Un scénario pour lequel ils auraient signé les yeux fermés avant cette finale.
Mais maintenant, Chris Baltisberger et ses coéquipiers doivent vivre avec ces deux occasions manquées. «Le sport de compétition est presque toujours une affaire de mental, explique le numéro 14 zurichois. Maintenant, nous pouvons montrer que nous sommes forts mentalement. L'objectif est d'arriver au sommet de la montagne et nous avons un peu d'avance.»
L'émotion sera en tout cas au rendez-vous vendredi soir. Après que le possible dernier match au Hallenstadion a déjà été annoncé à quatre reprises, il s'agit maintenant d'un adieu définitif après 72 ans. L'éventuel 7e et dernier match se déroulerait à Zoug le 1er mai. Mais si Zurich veut empocher un dixième titre, il devra trouver une solution pour que Simion redevienne quelconque.