National League De l'argent et encore plus d'esprit à Langnau

ATS

27.1.2021

Les Langnau Tigers sont une institution dans l'Emmental, mais un poids léger dans la hiérarchie du hockey suisse. Le président Peter Jakob explique comment son club veut maîtriser la symbiose de l'argent et l'esprit.

Les Langnau Tigers sont une institution dans l'Emmental.
Les Langnau Tigers sont une institution dans l'Emmental.
Keystone

Il fut un temps où il n'y avait rien à faire en Emmental quand la neige recouvrait les champs comme ces derniers jours. Les hommes se retiraient dans les "Leuen"ou les "Bären" ces restaurants aux noms traditionnels dans la région pour ourdir des intrigues comme un grand écrivain l'a décrit dans "Geld oder Geist". C'était la devise de l'époque: "Argent ou esprit". Dans les temps modernes, les hommes se rendent plutôt à l'Ilfis pour faire la causette; quand ils le peuvent. Un des leurs est toujours là et lui aussi est agité par l'argent et l'esprit: Peter Jakob, le président de l'institution de hockey locale.

En automne, l'entrepreneur, qui gagne son argent dans la production de câbles métalliques, avait fait part de ses soucis lorsque la diminution de la capacité d'accueil des spectateurs allait commencer à faire fondre les revenus du club.

Entretemps, il est clairement devenu plus optimiste et est persuadé qu'un bon avenir se dessine pour les Tigers. Une raison de sa confiance: la vague de solidarité qu'a vécue Jakob ces dernières semaines et ces derniers mois. Il raconte une anecdote: "La semaine dernière, un paysan de la région a acheté chez nous un câble métallique pour son treuil. Il coûtait 520 francs. Quand il est venu le chercher, il a posé un billet de 1000 francs et a dit: "Le reste c'est pour les Tigers." c'est simplement incroyable."

Jakob est étonné lui-même. "Nous ne pouvons pour le moment, rien offrir, nous ne jouons pas bien et les gens nous encouragent: "N'abandonnez pas !" Presque tous les sponsors et beaucoup d'abonnés ont renoncé volontairement à un remboursement. Condamné à vivre dans un concept de modestie et d'économie, le club est honoré par le public pour son image.

Quelque chose va tout de même de travers dans le paysage avec les réformes prévues par la Ligue, qui soulèvent les critiques non seulement au club mais aussi parmi les fans. Cette saison et la prochaine, la relégation a été supprimée en raison des conditions particulières dues à la pandémie du coronavirus. Mais du côté de l'Emmental, on ne voudrait pas que l'exception devienne une habitude. "Cela ne doit pas déboucher sur une ligue fermée", souligne avec fermeté Jakob. Le point est primordial pour lui. Ce n'est pas seulement une question de finance si quelqu'un veut intégrer l'étage du haut en provenance de la Swiss League. Et la relégation doit également continuer à exister. "On ne disparaît pas simplement après une mauvaise saison." Une relégation fait beaucoup de dégâts. "Le goulet d'étranglement doit simplement devenir un peu plus étroit", propose-t-il.

Les modalités exactes doivent être encore négociées. Jakob sait qu'un club comme les Tigers, que seul un exploit permet d'atteindre les play-off, a besoin d'un petit frisson. Mais il conçoit aussi que pour les jeunes il y a une meilleure chance d'intégration et de développement dans le calme si l'équipe ne lutte pas contre la relégation chaque saison.

L'augmentation du nombre de joueurs étrangers n'est pour lui pas d'une importance vitale. De toute façon pour Langnau, il n'y a pas d'étrangers à un prix favorable. "Ils peuvent bien décider de porter le nombre à 15 étrangers, pour nous, ce n'est pas pertinent", explique-t-il. Dans le futur, les Tigers continueront à miser sur quatre voire exceptionnellement cinq joueurs étrangers.

A côté de l'argent, l'esprit est toujours important en Emmental. Jakob regarde les tribunes en pierre dans lesquelles il a fait émerger une patinoire de l'Ilfis rénovée. "Ils sont encore là comme du temps où il n'y avait pas de toit au-dessus de la glace. Mais nous ne pouvions pas nous en payer des nouveaux." Et il n'est pas malheureux sur ce coup-là. "Le grand père aura quelque chose à raconter à son petit-fils. Les stades comme à Lausanne, Zoug ou Viège sont certainement grands mais ils auraient pu être construit aussi bien à Toronto, Lyon ou Gütersloh."


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