Président de la Fédération internationale (IIHF) depuis 1994, René Fasel va rester un an de plus au pouvoir. Le Fribourgeois souhaite céder la barre «lorsque les eaux seront plus calmes».
Un mandat prolongé pour une 27e année de règne sur le hockey mondial. A 70 ans, la moustache la plus célèbre de son sport va disputer le temps supplémentaire dans une période chamboulée par la crise du COVID-19. Lundi, l'IIHF a octroyé une année de plus à son président et celui-ci se dit «honoré et fier» de cette confiance accordée.
«J'ai un oeil qui pleure et un qui rit, image le Fribourgeois. Honnêtement, il n'y avait pas vraiment d'autre choix. Le congrès de St-Pétersbourg ne pouvait se tenir, et il n'était pas concevable de réaliser une élection à distance. Le plus simple, c'était de prolonger le mandat du président d'un an. Il se trouve que je n'en ai pas marre, et que cela me donne une motivation supplémentaire.»
Mondial repoussé: une demande des ligues
L'annulation de 19 tournois – parmi lesquels le Championnat du monde qui devait se tenir à Lausanne et Zurich au mois de mai – a rappelé la densité du calendrier mondial. «On a dû sortir de notre routine, c'était vraiment extraordinaire dans le sens où cela sortait véritablement de l'ordinaire, appuie l'ancien arbitre. Mais on a une super équipe sur laquelle j'ai pu me reposer. Et il s'agit désormais de mener le bateau à bon port.»
Et le mener à bon port signifie pouvoir reprendre une activité normale au niveau des tournois. «Le premier, c'est le Championnat du monde M20 à Edmonton en toute fin d'année, rappelle-t-il. Est-ce que l'on pourra l'organiser avec du public? Il faut que l'on trouve une solution. On doit rester prudent et garder toujours beaucoup de respect face à ce virus tant qu'il n'y a pas de médicament ni de vaccin.»
Si le Mondial M20 n'a pas changé de date, l'édition 2021 du Championnat du monde de Minsk et Riga a elle été repoussée de deux semaines, soit du 21 mai au 6 juin. «Les ligues européennes nous l'ont demandé, argumente le président de l'IIHF. Cela offre un peu plus de latitude. Et si la NHL commence la prochaine saison plus tard, elle devrait la terminer en mai au lieu d'avril. Ce qui fait que certains joueurs pourraient venir. Le 21 mai, c'était le plus tard que l'on pouvait faire, parce qu'après il y a l'Euro de football.»
Faire revenir la NHL aux JO
En dehors de la gestion de la crise et de ses conséquences futures, l'une des missions du Fribourgeois va être d'essayer de faire revenir la NHL aux JO de Pékin en 2022. Après cinq éditions (de 1998 à Nagano jusqu'à Sotchi en 2014), le circuit Bettman a décidé de ne pas se rendre en Corée du Sud en 2018, au grand dam des amateurs de hockey. Mais les perspectives économiques du marché chinois laissaient penser que la meilleure ligue du monde serait nettement plus favorable à une participation en 2022, malgré les horaires défavorables.
«2022, c'est très vite là, note René Fasel. C'est dans vingt mois. Donc il va falloir reprendre contact. Mais je voudrais vraiment retrouver la NHL aux Jeux. Ceci étant, ce ne sera pas évident au vu de la situation actuelle sur le plan politique entre la Chine et les Etats-Unis. Il y a encore quelques points d'interrogation, mais on est là pour trouver une solution.»