Mathieu Tschantré (35 ans) est resté fidèle au HC Bienne durant toute sa carrière. La crise du COVID-19 a privé le capitaine seelandais d'une fête d'adieu digne de son engagement.
Tschantré avait débuté le 2 décembre 2000 à l'âge de 16 ans dans la première équipe de Bienne qui évoluait alors en LNB (ex-Swiss League). En 2004, 2006, 2007 et 2008, les Seelandais ont décroché le titre de deuxième division et enfin une ascension à leur quatrième tentative.
En 2004, en barrage de promotion-relégation, Bienne avait encaissé un sec 0-4 contre Lausanne. «Cela m'a ouvert les yeux au bon moment. Cela m'a montré que je devais travailler encore plus pour pouvoir atteindre le niveau supérieur», estime l'attaquant.
Les échecs de promotion ont tout de même poussé Tschantré, parfait bilingue, à se demander si le moment de voir autre chose n'était pas venu, de se dire qu'il était peut-être en train de passer à côté de la LNA: «Par chance, je n'ai pas changé d'équipe. Nous avons fini par décrocher la promotion.»
Ensuite, il n'y a plus eu aucune raison de quitter le Seeland pour une autre équipe. «Parce que Bienne était le meilleur endroit pour moi. Je jouais dans toutes les situations, j'avais le brassard de capitaine (réd: sans interruption depuis 2008), j'avais beaucoup de responsabilités. Pour mon développement personnel, c'était très important à mes yeux.» Certes, il a encore pu songer à quitter le Seeland pour passer un nouveau palier, mais il a décidé de rester sans jamais le regretter.
"Les barrages? Les pires matches de ma carrière"
Tschantré et Bienne ont dû attendre 2012 pour décrocher leur première qualification en play-off après la promotion. En 2009 et 2010, les Seelandais ont à nouveau dû se battre dans le barrage de promotion-relégation. Ils ont dû batailler jusqu'au 7e match décisif, les deux fois contre Lausanne. «En cas de défaite, je ne sais pas si le club serait toujours là», s'interroge Tschantré avec en arrière-plan des pensées relatives aux discussions pour la construction d'une nouvelle patinoire, inaugurée en 2015. Ce fut pour Tschantré les «pires matches de ma carrière», tout tournait autour du hockey et la pression était énorme. «Je ne me serais jamais pardonné si je n'avais pas mis toute mon énergie dans cette affaire.»
Avec son 1m73, Tschantré appartenait à la caste des petits joueurs de la Ligue. Ce ne fut un désavantage qu'au début de sa carrière. Dès novembre 2005, la tolérance zéro fut introduite dans le Championnat de Suisse et les obstructions enfin pénalisées à grande échelle. Il dut se battre dans ses années juniors pour défendre sa place: «Je voulais simplement jouer jour et nuit».
A-t-il peur maintenant de se retrouver dans un creux? «Le danger existe, c'est clair. Mais j'ai fait tout mon possible pour m'en préserver.» Ainsi, il possède une firme à Bienne, qui est active dans la branche de la finance. Il ne s'ennuiera pas non plus à la maison puisqu'il va devenir père pour la troisième fois dans un avenir proche. En outre, il entend rester actif pour son club de toujours. Il devrait être un lien entre les donateurs et le club. «J'aimerais continuer à soigner les contacts. Dans la région, tout tourne autour du HC Bienne. Je suis heureux de pouvoir y rester.»
