Raeto Raffainer «Je suis un peu fier de l'équipe de Suisse»

ATS (Marcel Hauck)

18.5.2023 - 14:10

Raeto Raffainer est présent au Championnat du monde à Riga en tant que représentant de l'IIHF. L'ancien CEO du CP Berne apprécie de voir une équipe de Suisse ambitieuse à laquelle il a contribué.

Raeto Raffainer est présent au Championnat du monde à Riga en tant que représentant de l'IIHF.
Raeto Raffainer est présent au Championnat du monde à Riga en tant que représentant de l'IIHF.
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Keystone-SDA, ATS (Marcel Hauck)

Si Kevin Fiala, Nico Hischier et Jonas Siegenthaler sont venus en Lettonie défendre les couleurs de la Suisse, une partie du mérite pourrait revenir à Raeto Raffainer. Lorsqu'il était directeur des équipes nationales, le Grison aujourd'hui âgé de 41 ans a joué un rôle déterminant dans la nomination de Patrick Fischer comme entraîneur en 2015. Outre le gain de la médaille d'argent au Mondial à Copenhague en 2018, Fischer a su créer une atmosphère où l'engagement sous le maillot rouge à croix blanche est devenu une évidence pour presque tous les joueurs.

«Je suis un peu fier de la manière dont l'équipe nationale s'est développée, raconte Raffainer dans un entretien avec Keystone-ATS. Lorsque nous avons fait appel à Patrick Fischer comme sélectionneur à l'époque, parce que nous voulions délibérément choisir une approche suisse, il y avait eu beaucoup de critiques. Maintenant, je suis heureux de voir comment l'équipe s'est développée.»

Bientôt président de l'IIHF?

L'Engadinois ne se départit pas de ses lunettes suisses lorsqu'il est en mission officielle et internationale au Championnat du monde. Raffainer fait partie depuis deux ans de ce qu'on appelle le Conseil de l'IIHF, l'organe de direction de la Fédération internationale de hockey sur glace, composé de 14 membres.

Alors que la majorité du Conseil se trouve à Tampere où auront lieu les demi-finales et la finale, Raffainer a volontiers accepté cette mission à Riga. «Parce que je peux regarder les matches de la Suisses», glisse-t-il. Sa tâche principale consiste toutefois à entretenir des contacts avec les partenaires internationaux, les sponsors et les détenteurs de droits.

Raffainer est le Suisse le plus haut placé au sein de la fédération internationale après la démission de l'ex-président René Fasel. «Pour la fédération suisse et les clubs, il est important qu'il y ait une voix suisse au sein du Conseil», souligne l'ancien joueur et directeur sportif du HC Davos, qui a récemment été limogé du poste de CEO du CP Berne. Une décision qui l'a surpris, mais qui lui permet de s'engager encore davantage auprès de l'IIHF.

Et pourquoi pas un jour comme président? L'ambitieux Grison aux excellentes connexions n'y pense pas encore: «Pour l'instant, je n'ai pas l'ambition de devenir président de l'IIHF.» Après la démission de Fasel, il était important qu'un Suisse soit à nouveau élu au sein du Conseil. Lors des prochaines élections en septembre 2026, il s'agira de voir si quelqu'un d'autre a des ambitions et qui pourra représenter au mieux les intérêts du hockey suisse. «Le poste de président n'est pas un sujet pour moi en ce moment, ni dans un proche avenir», précise-t-il encore.

Toujours sans les Russes

Aujourd'hui, l'IIHF doit toujours composer avec l'exclusion de la Russie (et de la Biélorussie) après l'invasion de l'Ukraine. Les finances mais aussi l'organisation des compétitions s'en ressentent. Ce Championnat du monde aurait dû se dérouler à Saint-Pétersbourg, mais Tampere et Riga ont repris le témoin dans un délai assez court avec comme conséquence un faible nombre de spectateurs dans la capitale lettonne. Lors des trois premiers matchs de la Suisse, entre 2800 et 3200 fans se sont perdus dans une arène de 10'000 places. L'une des principales critiques étant le tarif des billets avec des prix commençant à 80 euros.

«Organiser un Championnat du monde en 52 semaines est extrêmement sportif, note Raffainer. Avec plus de temps, on aurait pu faire un meilleur travail avec les enfants, les écoles ou les entrées gratuites pour remplir un peu plus les patinoires.» L'an prochain à Prague et Ostrava, Russes et Bélarusses ne seront toujours pas là. Un calendrier pour leur réintégration existe, mais tout dépend de la fin du conflit en Ukraine.

Un travail assez ardu pour l'IIHF et Raeto Raffainer. Certainement qu'une médaille suisse lui apporterait joie et fierté. Et il pourrait se dire qu'il y a aussi contribué.