National League Ken Jäger, un Davosien pour faire plier le HC Davos

ATS, par Marcel Hauck

20.3.2024 - 15:15

Davosien de naissance, Ken Jäger est particulièrement motivé à l'idée de faire tomber le HCD avec Lausanne en quart de finale des play-off de National League. L'attaquant du LHC travaille dur pour se rendre impopulaire dans son propre canton.

Ken Jäger espère jouer un mauvais au club qui l’a vu grandir.
Ken Jäger espère jouer un mauvais au club qui l’a vu grandir.
IMAGO/Mediafab.ch

Keystone-SDA, ATS, par Marcel Hauck

Ken Jäger fut d'ailleurs l'homme du match mardi en terre grisonne. Son but de la 47e minute a offert la victoire (3-2) à Lausanne, qui a ainsi récupéré l'avantage de la glace en égalisant à 1-1 dans cette série qui s'annonce très serrée.

Jäger ne s'est pas privé de manifester sa joie, malgré son passé davosien. A une heure tardive, il fut l'un des derniers à sortir d'un vestiaire qu'il connaît trop bien. «Oui, c'est sûr que c'est toujours spécial pour moi de venir ici. J'ai grandi ici, j'ai joué ici pendant 15 ans. C'est toujours agréable de revenir», a lâché le centre de 25 ans, qui est allé saluer spécialement ses parents présents à la patinoire après le match.

Le détour par la Suède

Ken Jäger a suivi un parcours inhabituel: il a dû s'éloigner pour trouver le bonheur sportif. Au HCD, l'international junior n'a pas réussi à s'imposer, a été en partie relégué en Swiss League à Viège et n'a joué que cinq matches en première équipe sous l'entraîneur de l'époque, Arno Del Curto. Il a donc passé deux ans en Suède avant d'atterrir à Lausanne en 2020 – en pleine pandémie.

Jäger est rapidement devenu un pilier du LHC, et prend de plus en plus de responsabilités. Geoff Ward apprécie le Grison et, bien que ce dernier ne parle presque pas français, Jäger est déjà capitaine-assistant pour la deuxième saison. Il a déjà inscrit 12 buts cette saison, et est utilisé tant en «powerplay» qu'en infériorité numérique

Le plaisir du hockey en play-off

Cinq fois cette saison, Jäger a marqué en supériorité numérique, offrant une petite lueur d'espoir à l'un des pires «powerplay» de la Ligue – même si Ward n'aime pas entendre cette statistique. «Maintenant, vous me parlez encore du powerplay», peste d'ailleurs le Canadien, qui vient d'être élu meilleur coach de la National League, un peu irrité. «Écrivez ce que vous voulez».

Pourtant, les journalistes présents avaient simplement fait remarquer que le jeu de puissance lausannois avait enfin bien fonctionné mardi soir, avec deux buts à la clé. Et Ken Jäger ne cache pas l'importance de ces réussites: «C'est bon pour la confiance».

Lausanne, 3e de la qualification, et Davos, 6e, se tiennent de très près, et le moindre détail peut faire la différence: les six matches disputés jusqu'à présent cette saison se sont terminés par un but d'écart, et trois – dont l'acte I du quart de finale dimanche – se sont même conclus en prolongation ou aux tirs au but.

«Les deux équipes sont en forme, toutes deux savent exactement comment elles en sont arrivées là», dit Geoff Ward. Jusqu'à présent, la série offre «tout ce qui rend les play-off si formidables», poursuit le technicien. «C'est amusant, il y a beaucoup de fun», se réjouit également Jäger.

Rester à l'écart du banc des pénalités

Ward a toutefois trouvé un point critique: les nombreuses pénalités, huit écopées par son équipe mardi. Au moins, le jeu en infériorité numérique a bien fonctionné, avec un seul but encaissé. «C'est comme ça depuis le début de la saison», se réjouit l'entraîneur en chef.

Ce dernier souhaiterait néanmoins un peu plus de discipline: «Nous devons tenir les crosses et les mains éloignées des têtes et des mains adverses», glisse-t-il, rappelant une vérité: c'est rarement sur le banc des pénalités que l'on gagne des matches, et encore moins des séries.

Il serait surprenant que cette série ne s'étende pas sur six ou sept matches, ce qui signifie que Ken Jäger peut encore prendre deux fois le long chemin de Davos ce printemps. «J'espère déjà que les Davosiens ne me détestent pas maintenant», dit-il en souriant, espérant toutefois secrètement se rendre impopulaire à Davos.