La saison dernière, il n'avait manqué qu'un succès au HC Bienne pour fêter un premier titre de champion depuis 40 ans. Dans le championnat actuel, les Seelandais n'ont pas encore trouvé la bonne carburation. «Les raisons sont complexes» relève le directeur sportif Martin Steinegger.
Robin Grossmann est un symbole de l'état d'âme régnant actuellement dans les rangs du finaliste des play-off. Le défenseur s'est retrouvé au poste de centre contre les Zurich Lions. Après 15 matches, les Biennois n'ont fêté que quatre victoires et se retrouvent à une peu reluisante 12e place, qui ne correspond pas du tout à leur attente. A la place de points et de succès, les Seelandais empilent surtout les blessures. Face aux Zurich Lions mardi, il manquait avec Luca Hischier, Fabio Hofer, Aleksi Heponiemi, Ian Derungs, Gaëtan Haas, Damien Brunner et Viktor Lööv sept piliers, ce qui a obligé l'entraîneur Petri Matikainen d'improviser en plaçant Grossmann comme centre pour une grande première.
«Je ne suis certainement pas paru aussi élégant que Denis Malgin, l'attaquant des Zurich Lions», s'amusait Grossmann dans les couloirs de la patinoire de Bienne après le match. Sa ligne devait s'acquitter avant tout d'une tâche défensive. Et les engagements, qui sont devenus subitement un devoir pour l'ancien défenseur du Lausanne HC ? «En 23 ans, je n'ai jamais entraîné les engagements. J'ai juste pu m'entraîner deux séances comme centre avant le match.»
Dans sa longue carrière de joueur et de directeur sportif, Martin Steinegger a déjà dû faire face à de tel événements. Pour lui, la baisse momentanée dans les résultats est influencée par plusieurs facteurs. La première est sans doute la surcharge de travail consécutive à la participation à la Ligue des champions, qui a obligé les Seelandais à enchaîner les semaines à trois matches. D'autre part, l'équipe s'est retrouvée sous la direction d'un nouvel entraîneur et a dû s'habituer à un nouveau système de jeu, qui est plus intense en patinage et qui repose sur le fore-checking.
«Mais bien sûr, il est difficile de performer quand quatre ou cinq de tes attaquants manquent régulièrement», lâche Steinegger. C'est pourquoi l'ancien défenseur du CP Berne a réagi mardi avec l'engagement du Letton Burkarts.
Déjà la 9e licence
Mais avant de mettre sous contrat l'attaquant balte, Steinegger a longtemps réfléchi puisqu'il s'agit déjà du neuvième joueur étranger engagé par les Seelandais cette saison. Si tous les joueurs retrouvent la santé, pas moins de trois mercenaires se retrouveront en tribune lors de chaque match. Steinegger est conscient de la problématique et il se serait bien passé d'utiliser autant de licences de joueurs étrangers. «Mais nous avons estimé la détresse actuelle plus élevée que le défi psychologique comme il serait apparu dans deux mois.»
Dans la situation actuelle, la position de l'entraîneur peut paraître fragilisée. Visiblement pas pour Steinegger. «Qu'apporterait un changement d'entraîneur dans notre situation ?», se demande le directeur sportif. «La panique est mauvaise conseillère. Quand tu es persuadé par une voie, des personnes et des joueurs, tu dois continuer à les suivre. Et nous en sommes persuadés.»
ssch, ats