Bienne a donc battu Genève sur sa glace mardi soir aux Vernets lors de l'acte III de la finale de National League. Un succès 2-1 ap avec pour héros Yanick Stampfli, le défenseur reconverti attaquant.
La prolongation au hockey sur glace est souvent le théâtre de buts étonnants et de héros de l'ombre. A Genève, c'est Yanick Stampfli qui a enfilé sa cape de Superman et inscrit le but le plus important de sa carrière. Et le plus étonnant, c'est que le Biennois passé par Zoug et La Chaux-de-Fonds a commencé la saison en défense avant de «monter» dans l'alignement.
Et c'est lui qui a la 78e a profité d'une superbe passe de Künzle et d'un solide forechecking de son équipe pour aller offrir ce deuxième point à ses couleurs. «Un gars qui a commencé la saison en défense, qui joue en attaque et qui est 13e attaquant de temps en temps et qui vient nous marquer le goal en prolongation, ça veut tout dire, rappelle le capitaine biennois Gaëtan Haas. On a besoin de tout le monde.»
Genève mal payé
Sans aller jusqu'à parler de hold-up, on peut tout de même rappeler que Genève a outrageusement dominé la prolongation. Certes Mike Künzle a eu une énorme chance à la 66e, mais les Aigles ont dominé 11-2 au chapitre des tirs sans pour autant réussir à tromper la vigilance de l'excellent Joren van Pottelberghe.
«On a perdu beaucoup de pucks en zone neutre et après c'est un long changement en prolongation, comme lors du deuxième tiers, note le défenseur seelandais Robin Grossmann. On n'a pas fait un bon job pour mettre le puck derrière leur défense. Mais le plus important, c'est de gagner ce match. On n'a pas joué notre meilleur match, mais c'est égal.»
Les Biennois ont tenu à mettre l'accent sur leur capacité à tourner à quatre lignes. En observant les temps de jeu, on voit que Stampfli n'a pas disputé huit minutes. Parmi les attaquants genevois, seul Benjamin Antonietti n'a joué que 3'40. Même Deniss Smirnovs a patiné dix minutes. Mais l'entraîneur grenat Jan Cadieux a reconnu qu'en fin de match, il a eu tendance à couper son banc pour aller chercher l'égalisation, ce qui lui a plutôt bien réussi. «Mais il nous manque cet instinct de tueur», a martelé le coach vaincu.
Ce but comme un symbole
Entre le but de Damien Brunner à 7 secondes de la fin dans l'acte II et cette victoire en prolongation dans l'acte III, le momentum est clairement dans le camp biennois. Mais pas question de pavoiser. «On sait que la série sera longue, prophétise Noah Delémont. Mais ce goal de Stampfli démontre ce qu'est l'équipe de Bienne. La quatrième ligne a peut-être dû sauter une ou deux fois son tour parce qu'on était dans un temps faible, mais on a confiance en eux. Nous on sait que les quatre blocs peuvent dicter le jeu qu'on veut.»