La Suisse entame sa préparation pour les JO de Pékin à Krefeld à l'occasion de la Deutschland Cup. Mais comme les joueurs de NHL seront en Chine, il ne reste plus beaucoup de places, surtout en attaque.
Lors d'une année «normale», la traditionnelle Deutschland Cup aurait signifié le début d'un cycle menant au Championnat du monde en mai. Mais avec les JO en février, Patrick Fischer ne pourra effectuer une revue des effectifs qu'à deux reprises entre ce tournoi et celui prévu à Viège en décembre.
En d'autres termes, cela signifie que le temps presse et que l'heure n'est pas aux tests de jeunes joueurs face à l'Allemagne, la Slovaquie et la Russie. Il y a quatre néophytes dans cette première sélection: les gardiens Ludovic Waeber et Philip Wüthrich, ainsi que les attaquants Nando Eggenberger et Sandro Schmid. Par rapport à l'équipe défaite par l'Allemagne à Riga en quarts de finale du dernier Championnat du monde, on retrouve huit noms.
Etre plus actifs
«Nous voulons tester de nombreux joueurs et examiner des aspects tactiques ici et lors du tournoi à domicile à Viège (16-17 décembre)», explique Patrick Fischer. Ainsi personne ne sera sélectionné deux fois avant la préparation finale pour Pékin.
Lars Weibel, directeur des équipes nationales, ajoute quelques précisions concernant la composition de l'équipe pour Krefeld: «Nous avons encore développé notre jeu sur la base de nos conclusions du Championnat du monde à Riga. Cela veut dire que les joueurs qui ont réussi en Lettonie auront également la chance de se mettre en évidence. Comme ça nous apportons plus de qualité. Les améliorations ne s'arrêtent pas à l'âge.»
La défaite face à l'Allemagne (3-2 tab alors que la Suisse menait 2-0) a poussé le staff à imaginer de nouvelles solutions. «Les deux expériences vécues (réd: contre l'Allemagne et en quart de finale du Mondial 2019 contre le Canada où les Suisses avaient concédé le 2-2 à 0''4 de la fin du temps réglementaire) doivent nous aider, appuie Patrick Fischer. Il s'agit de rappeler aux joueurs de penser à aller de l'avant. Nous ne serons plus passifs.» Dans cet ordre d'idées, le forechecking devrait être plus agressif et la possession de puck dans le tiers de glace adverse plus importante.
Peu de places disponibles
Si l'on se projette en février et que l'on dessine les contours de la sélection olympique avec les joueurs de NHL, le consensus veut qu'il y ait déjà sept places de prises en attaque avec Nico Hischier, Timo Meier, Kevin Fiala, Nino Niederreiter, Pius Suter, Grégory Hofmann et Philipp Kurashev.
Parmi les sélectionnés pour Krefeld, Andres Ambühl, Sven Andrighetto et Enzo Corvi risquent fort d'aller en Chine, ce qui fait déjà dix places réservées. En ajoutant encore dans l'équation des joueurs tels que Gaëtan Haas, Tristan Scherwey ou encore Christoph Bertschy, on se rend vite compte que la marge de manoeuvre est restreinte pour le sélectionneur.
C'est un petit peu plus ouvert en défense avec l'immense Roman Josi comme tête de gondole. En Amérique du Nord, Jonas Siegenthaler joue avec les Devils, alors que Janis Moser et Tobias Geisser peaufinent leurs aptitudes en AHL. Blessé et pas toujours dans les bons papiers du sélectionneur, Dean Kukan entre-t-il en considération? En Allemagne, Santeri Alatalo, Lukas Frick, Mirco Müller, Ramon Untersander et Yannick Weber auront la pression, surtout qu'ils font tous partie de l'équipe qui a glané la médaille d'argent au Championnat du monde à Copenhague en 2018.
Objectif top 4
Un aspect par ailleurs à ne pas négliger, c'est de se souvenir que ces Jeux olympiques se passeront sur des glaces au format NHL. Un avantage de taille pour Mirco Müller et Yannick Weber, même si les deux hommes, de retour d'Amérique, n'ont pas franchement impressionné depuis leur retour dans le championnat de National League.
En ce qui concerne les objectifs, Lars Weibel et Patrick Fischer ont visé haut. Les deux hommes ambitionnent les demi-finales à Pékin et à Tampere lors du Championnat du monde.
«Nous pensons que nous devons ajuster les objectifs et nous y tenir si nous voulons réaliser de grandes choses, conclut Patrick Fischer. Nous croyons en nos qualités et disposons d'une équipe solide. Nous avons atteint les quarts de finale du Championnat du monde quatre fois de suite. Sommes-nous satisfaits? Non. Nous voulons prendre part au week-end final et là, nous pourrons parler d'un tournoi réussi. Selon nous, c'est un objectif honnête.»