Lausanne a su s'imposer une troisième fois de suite face à Fribourg dans la demi-finale des play-off de National League. Et si le LHC mène 3-1, c'est parce que le club vaudois peut s'appuyer sur une belle profondeur de banc.
Même si la hiérarchie au sein du club vaudois n'est pas rigide en ce qui concerne les lignes, il convient tout de même de constater que les deux premières réussites sont venues de la ligne Raffl-Jäger-Bozon. Cette troisième ligne – sur le papier – a su se montrer décisive à l'heure où les deux triplettes offensives ont été muselées. En anglais, on parle de secondary scoring, que l'on peut traduire par «les réussites venant des joueurs de soutien». Et c'est l'une des différences dans cette série jusqu'à maintenant.
A Fribourg, les trois derniers buts (sur les trois derniers matches) ont été inscrits par Sörensen, Gunderson et DiDomenico, soit une partie des têtes de pont de l'effectif de Christian Dubé. Sur ces trois mêmes rencontres, Lausanne a répondu par Raffl (2x), Rochette (2x), Sekac, Fuchs, Riat et Bozon. Une façon de montrer que les Vaudois possèdent une cohorte de joueurs suisses ou a licence suisse capables de scorer. Et ce n'est finalement que le prolongement logique de la saison régulière qui avait vu sept attaquants vaudois dépasser les 11 buts cette saison.
Un power-play fribourgeois en berne
«C'est clair que l'on a de la profondeur, estime le coach des Lions, Geoff Ward. On ne s'est jamais reposé sur une seule ligne. C'est d'ailleurs appréciable de pouvoir se rendre en play-off dans cette configuration avec plusieurs joueurs aptes à marquer un but important au meilleur moment.»
Le LHC a aussi su gérer le power-play fribourgeois. Hormis le but de Sörensen au cours du deuxième match, les Dragons ne parviennent pas à se montrer véritablement dangereux avec un homme de plus sur la glace. On peut même noter que Lausanne a inscrit plus de buts à 4 contre 5 (2) que Fribourg en avantage numérique (1). Le box-play vaudois avait prouvé sa valeur tout au long de la saison et il ne semble pas ralentir durant ces séries éliminatoires.
Pour Fribourg: que des matches VII
Et savoir le gérer au meilleur des moments pour neutraliser l'ascendant psychologique, le fameux momentum, que Fribourg avait pris en égalisant à la 43e. A la suite de ce but, les Lions se sont retrouvés en infériorité numérique et ont su faire le dos rond avant de mordre. Une lucidité qui contraste avec celle des joueurs de Christian Dubé, comme le rappelle l'entraîneur-assistant Pat Emond.
«On manque de lucidité et plus on avance dans la série, plus les joueurs doutent en phase offensive, explique l'ancien pilote de Genève-Servette. Ils tiennent les cannes un peu plus serrées. On avait dit de mettre davantage de trafic devant le gardien adverse. C'était un peu mieux, mais ce n'était pas suffisant. Nous n'arrivons pas à inscrire le premier but du match. Gagner en play-off, ça s'apprend, et là on doit faire nos classes et travailler plus fort. Comme un chien, on doit tenir l'os. Maintenant et jusqu'à la fin, cela sera des matches VII.»