National Hockey League Luca Sbisa sera-t-il le quatrième suisse à remporter la Coupe Stanley ?

C'est une drôle de saga avec Luca Sbisa dans un des rôles. Le défenseur zougois peut devenir avec les Vegas Golden Knights le quatrième Suisse à remporter la Coupe Stanley. Le premier match de la finale de NHL contre les Washington Capitals aura lieu dans la nuit de lundi à mardi.

Jusqu'à présent, les gardiens David Aebischer (2001 avec Colorado Avalanche) et Martin Gerber (2006 avec les Carolina Hurricanes) ainsi que le défenseur Mark Streit (2017 avec les Pittsburgh Penguins) ont eu le droit de soulever la Coupe Stanley. Pourtant, Sbisa vivrait une première en cas de sacre des Golden Knights. Si le trio n'a pas joué une seconde de la finale, Sbisa est un titulaire en puissance à Las Vegas, qui dispute sa première saison en NHL. Seule une blessure pourrait le sortir de l'équipe.

Au début de la saison, il n'était pas évident que le Zougois assure sa place dans cet ensemble hétéroclite. D'autant que les blessures ne l'ont pas épargné, ne lui permettant que de jouer 30 des 82 parties de la saison régulière. A la fin février, il s'est fracturé le pouce à plusieurs endroits. Au début des play-off, il n'était pas encore capable de jouer et quand il a retrouvé la forme, il a encore dû patienter parce que les Golden Knighs avait aligné une série de cinq succès pour commencer les séries finales.

Alors que la série était à 2-2 en quarts de finale contre les San Jose Sharks, Sbisa a fait son retour dans l'équipe et s'est retrouvé directement plongé dans le bain. "Quand on revient d'une blessure, tout est mental", explique Sbisa. Sans conteste, il a effectué de grands progrès dans ce domaine, ce qui se voit sur la glace. "J'ai lutté toute ma carrière avec la confiance en soi. C'est un processus", souligne le jeune père de famille. Maintenant, il se réfère à la maxime suivante: "Si je peux réaliser une fois une bonne performance, pourquoi ça ne pourrait pas réussir à chaque fois." C'est pourquoi on a retrouvé le même joueur après sa blessure.

L'exemple de Karlsson

Sbisa n'a pas seulement conscience de sa propre valeur mais il est également convaincu de la victoire des Golden Knights. "Nous possédons ces temps une chance incroyable. En même temps, nous n'avons encore rien gagné. Mais nous savons que nous pouvons dominer chaque équipe." Comment explique-t-il ce véritable conte de fées vécu par les Golden Knights, une équipe formée par des joueurs non protégés des 30 autres franchises ? "Chacun se retrouvait dans la même situation. Nous pouvions nous aider mutuellement. Nous arrivions dans l'état d'esprit suivant: maintenant, montrons leur ce que nous valons."

L'un des exemples les plus parlants est celui de William Karlsson, qui a inscrit jusque-là 49 buts au cours de la saison régulière et des play-off. Avant, l'attaquant suédois de 25 ans n'avait jamais marqué plus que 9 buts par saison en NHL. Mais le principal artisan du succès est avant tout le gardien Marc-André Fleury. Le portier de 33 ans a réussi quatre blanchissages en 15 matches de play-off et aborde la finale avec un taux d'arrêts de 94,7 %. Fleury, qui n'était que le back-up de Matt Murray chez les Pittsburgh Penguins, pourrait remporter sa quatrième Coupe Stanley, la troisième de suite.

Pour Sbisa, la profondeur du cadre est un facteur décisif. "La première ligne est aussi très bonne défensivement et la quatrième peut également apporter sur le plan offensif. Chaque joueur peut remplir le job de l'autre." En outre, le soutien de la ville est total.

Quel que soit le verdict de la finale, le vainqueur inscrira pour la première fois son nom au palmarès de la Coupe Stanley. Les Washington Capitals n'ont disputé qu'une seule finale jusque-là, perdu 4-0 contre les Detroit Red Wings en 1998.