Mardi soir à Rauma, Genève-Servette a validé son ticket pour la finale de la Champions Hockey League. Et le 20 février, c'est aux Vernets que les Aigles affronteront Skelleftea avec l'ambition d'aller chercher un nouveau titre. «Ce sont des moments qu'on ne va peut-être jamais retrouver», lâche Noah Rod.
Genève a tenu parole. Au mois d'août dernier au Sentier, le coach Jan Cadieux et le capitaine Noah Rod évoquaient la Coupe d'Europe comme un objectif du club. Six mois de compétition plus tard, les Grenat se battront pour le trophée.
Alors que les grandes chaleurs faisaient suer les Servettiens, la volonté était déjà présente. «On souhaite gagner le plus possible et il y a un nouveau défi avec la Champions League», expliquait Noah Rod à la Vallée de Joux.
Joint par Keystone-ATS mercredi pendant qu'il se restaurait avant de rentrer en Suisse, le capitaine des Aigles avait forcément la voix heureuse. Mais pas euphorique. Parce que la mission n'est pas encore accomplie. «Ca fait plaisir d'être en finale, à Genève en plus, lance le numéro 96. On s'était fixé ça comme objectif. Et on en parlait avec Hartikainen, on ne sait jamais quand on va pouvoir jouer pour un titre.»
Premier club suisse de la nouvelle formule de la Champions League à se hisser en finale (réd: après les échecs de Fribourg, Zoug et Davos), le GSHC espère bien imiter Zurich qui avait remporté la première édition en 2009 face au Metallurg Magnitogorsk à une époque où les équipes de la KHL participait à la compétition.
Comme un match VII en play-off
«On peut remporter une coupe de plus, ce n'est pas à négliger, précise Noah Rod. Ces matches européens ressemblent à des actes VII en play-off. On joue pour un trophée, tandis qu'en championnat en ce moment, on joue pour avoir le droit de participer aux play-off. Là, au mois de février, on va tenter de gagner quelque chose.»
Et la cerise sur le gâteau, c'est que la finale se tiendra aux Vernets. «C'est clair que l'engouement sera très fort, anticipe le capitaine grenat. J'ai déjà reçu 150 messages. Certains se sont souvenus de mon numéro (rires). Ce sont des moments qu'on ne va peut-être jamais retrouver, alors il va falloir profiter et se rendre compte de la chance qu'on a», lâche-t-il.
«Le fait de jouer à domicile signifie qu'on aura un public en feu. Si c'est comme lors du match VII de la finale contre Bienne, cela risque de faire du bruit. En avril dernier, on n'arrivait pas à se parler sur la glace tellement il y avait de bruit. On aura aussi la chance d'avoir notre famille dans les tribunes. A Skelleftea, cela n'aurait pas été possible.»
Contrôler ses émotions
Si la qualification est bien entendu collective, la performance des routiniers finlandais que sont Valtteri Filppula et Sami Vatanen a beaucoup aidé. «On a un processus pour réaliser notre plan, détaille Noah Rod. Le but tend à ne pas monter trop haut quand tout va bien, ni à descendre trop bas lorsque la situation se veut moins favorable. Nous avons plusieurs joueurs finlandais dans notre équipe et ils ne sont pas réputés pour montrer leurs émotions.»
Une image a aussi mis en lumière ces paroles du capitaine, celle de l'entraîneur Jan Cadieux quittant son banc après la victoire sans démonstration particulière, comme s'il était déjà passé à autre chose dans sa tête, avec les deux matches du week-end face à Fribourg-Gottéron. «Je suis certain qu'il était content et fier, conclut Rod. Et il sourira si l'on gagne.»