Au Championnat du monde en Slovaquie, la Suisse souhaite consolider sa place dans le top 8 mondial après la magnifique finale de l'an dernier et éviter la gueule de bois de Minsk en 2014 (10e) qui avait suivi l'argent de Stockholm en 2013.
Ne pas rater les premières marches, ne pas penser que l'argent de Copenhague se pose en garantie de succès à Bratislava: voilà les défis qui attendent Patrick Fischer et ses hommes. Si la Suisse atteint les quarts de finale en Slovaquie, elle aura réussi sa mission.
Le parcours exceptionnel de l'an dernier (défaite contre la Suède en finale, 3-2 aux tirs au but) doit être considéré comme un événement extraordinaire et non pas comme une quelconque norme. Les attentes du public, nées après Copenhague, seront forcément élevées, mais l'apprentissage et la consolidation d'une place dans le top 8 sont essentielles pour la fédération. Le directeur des équipes nationales Raeto Raffainer ne fait pas de mystère: «Atteindre les quarts de finale ne sera pas une mince affaire.»
La distinction entre les nations du top 6 et le reste des équipes tient à la constance dont font preuve les six pays-phares du hockey (Canada, Etats-Unis, Russie, Suède, Finlande et République tchèque). Au-delà de l'objectif, les quarts de finale sont un devoir pour une formation aussi talentueuse. En outre, une place dans les huit qualifierait la Suisse pour les JO de Pékin en 2022. L'équipe nationale est actuellement 7e du classement, et possède surtout 320 points d’avance sur la Norvège, 9e.
Engranger des points au début
Pour y parvenir, la sélection de Fischer va devoir prouver qu'elle sait gérer les matches à sa portée. Et selon le programme prévu à Bratislava, il s'agit des quatre premiers. Dans l'ordre: l'Italie, la Lettonie, l'Autriche et la Norvège. Tous inférieurs à la Suisse sur le papier. A confirmer sur la glace. En négociant ces quatre parties avec sérieux, Roman Josi et ses coéquipiers pourront aborder plus sereinement les chocs face à la Russie, la Suède et la République tchèque. Au Danemark, les hommes de Patrick Fischer avaient fait le job malgré un début de tournoi manqué avec un point perdu face au néo-promu autrichien (victoire 3-2 ap).
«Nous ne sommes clairement pas la plus grande équipe, mais nous possédons de la vitesse et de la malice, analyse Patrick Fischer. Je suis très satisfait. Nous avons trois super gardiens, une défense qui peut faire une bonne première passe, ce qui est vital pour nous, et en attaque nous disposons de nombreux joueurs capables de faire la différence. Le manque de kilos doit être compensé par la finesse, la ruse et la mobilité.» 3,6 kilos et 3 centimètres de moins en moyenne, un an de plus, la Suisse 2019 va devoir lutter dans les bandes et compter sur la vista de certains de ses artificiers, Josi, Nico Hischier et Kevin Fiala en tête.
La comparaison avec la sélection de l'an dernier semble pencher en faveur des «Silberhelden» de Copenhague. La colonne vertébrale des centres avait davantage d'expérience. Seul Gaëtan Haas fait partie des deux aventures. Les trois autres (Corvi, Vermin et Schäppi) sont tous blessés. Pour les remplacer, Fischer a appelé Nico Hischier, Christoph Bertschy et Philipp Kurashev. Et deux de ces garçons sont de 1999.
Andrighetto veut venir
Voici un an, «Fischi» avait bénéficié de trois renforts en cours de route: Roman Josi, Kevin Fiala et Timo Meier. Avec encore Nno Niederreiter, Sven Andrighetto, Dean Kukan et Mirco Müller, la Suisse possédait sept joueurs de NHL. Ils ne sont aujourd'hui «que» quatre avec Josi, Weber, Hischier et Fiala. Et au chapitre des éventuels renforts, seul Sven Andrighetto, tout juste éliminé avec Colorado, a de réelles chances de venir secouer la hiérarchie.
Il pourrait demeurer un minuscule espoir si Nino Niederreiter et Carolina sont battus en quatre matches lors de la finale de Conférence Est, mais pas sûr que Fischer compte là-dessus. D'abord attendu, Dean Kukan a finalement renoncé. Cette défection pourrait donner de la glace au benjamin de cette sélection, le Biennois Janis Moser (18 ans).