Arrivé à Lausanne cet été sans faire trop de bruit, Igor Jelovac a pris du galon ces dernières semaines. Au point d'être l'un des meilleurs défenseurs d'un LHC qui traverse une période difficile.
10 points en 23 matches dont 4 buts, Igor Jelovac réalise son début de saison le plus abouti. A 27 ans et après avoir connu les vestiaires de Bienne, Ambri et Rapperswil, le Villardou est revenu à la maison. «Un choix du coeur», lance-t-il immédiatement.
«J'ai toujours été fan du LHC, continue le géant (1m95/98 kg) de l'arrière-garde vaudoise. J'avais des maillots de Martin St-Louis. Lors de la promotion en 2013, j'étais l'un des premiers sur la glace.Donc quand j'ai eu l'opportunité de signer à Lausanne, je n'ai pas hésité, même si j'ai adoré mes deux ans à Rapperswil. Certains ont sous-entendu que j'avais été attiré par l'argent, alors que c'est faux. Je crois que Lausanne a tout pour bien faire et atteindre l'objectif ultime, à savoir le titre.»
Maturité tardive
Malgré son imposante stature, Igor Jelovac se classe plus volontiers dans la catégorie des discrets. Les vagues, il laisse ça aux autres. Idem pour la lumière des projecteurs. Alors quand il a posé son sac à Lausanne, les supporters du club ont esquissé un lever de sourcil avant de chercher un autre nom sur la liste des renforts.
«C'est vrai que je suis un peu passé sous le radar, reconnaît le numéro 49 des Lions. Et je crois que j'ai su imposer mon jeu. Il faut aussi dire que je pense arriver à maturité parce que j'ai toujours été en retard dans le développement par rapport à d'autres.»
Ce développement se mesure parfaitement à Lausanne. Avec 21'19 de temps de glace en moyenne, Jelovac est le deuxième joueur le plus utilisé après Martin Gernat. Et alors que l'on pouvait l'imaginer briguer une place sur la troisième paire de défense, le Vaudois n'est pas loin d'être le meilleur arrière du LHC.
Mouiller le maillot
«J'ai bénéficié des blessures de quelques cadres pour avoir davantage de responsabilités», admet-il humblement. Alors oui, les blessures de Glauser et de Heldner ont servi ses desseins, mais tout de même. Et surtout, le grand défenseur a donné l'impression d'être l'un des joueurs à mouiller le plus le maillot cette saison.
«Comme tous mes coéquipiers, les défaites me touchent, évoque-t-il. Mais c'est vrai que je le vis mal quand on perd.» Cette attitude laisse à penser que le Villardou se mue gentiment en leader dans le vestiaire des Lions. «J'aimerais m'imposer davantage en tout cas», reconnaît celui qui avouait plus haut chérir une certaine discrétion.
La frustration qui domine
De son passage à Rapperswil, Igor Jelovac a ramené une estime profonde à l'égard de Stefan Hedlund, le coach suédois des Lakers. «Quand il est arrivé après Jeff Tomlinson, on s'est demandé qui était ce gars qui nous posait des questions sur l'identité de l'équipe, se souvient-il. On a perdu nos quatre premiers matches, puis les choses ont tourné dans le bon sens. C'est un entraîneur ouvert avec qui tu peux dialoguer, il sait s'adapter et trouver le juste milieu.»
Sans lui demander une hagiographie aussi précise de son coach actuel Geoff Ward, comment a-t-il vécu le passage de témoin entre John Fust et le nouveau venu? «Le changement fait du bien. Les joueurs sont davantage responsables de leurs actions dorénavant. Je dirais qu'il y a plus de structure et que cela remotive certains joueurs. Mais j'ai aussi l'impression qu'il y a une petite réaction depuis une dizaine de matches.»
Seulement le sentiment qui prédomine actuellement, c'est la frustration. «On se donne à fond et on aimerait que ça tourne, conclut le Vaudois. On se dit que rien ne va dans notre sens, que les poteaux sont contre nous (réd: le LHC est l'équipe qui a le plus tiré sur les poteaux avec 23 essais, Rappi est 2e avec 18 et la moyenne de la Ligue se situe à 12). Mais ce qui m'énerve le plus, c'est que l'on donne raison à nos détracteurs. C'est cela que l'on doit parvenir à changer.»