Malgré une saison régulière de haut vol, bouclée au 2e rang, Fribourg-Gottéron ne sera pas au rendez-vous d'une finale annoncée avec Zurich. Le rêve ultime d'un premier titre de champion de Suisse demeure lointain.
L'élimination des Dragons au stade des demi-finales face au LHC, au terme d'une quatrième défaite en cinq matches, ne souffre finalement aucune discussion. «Lausanne a été meilleur que nous sur la série et a trouvé le moyen de gagner les matches, ce dont nous n'avons pas été capables», confirme, amer, Christian Dubé.
L'entraîneur fribourgeois a tout tenté mercredi dans cet acte V, en alignant notamment Chris DiDomenico au côté du duo Sörensen-Wallmark. Irrésistibles en saison régulière, les deux attaquants suédois n'ont pas suffisamment pesé dans cette série.
«Nos étrangers nous ont portés toute l'année, tout comme Reto Berra. Peut-être que cela cachait certaines choses, tente d'expliquer Christian Dubé. Quand ces gars performent un peu moins en play-off, il faut trouver du soutien ailleurs.»
Si le portier des Dragons s'est longtemps montré à la hauteur, il s'est fait surprendre sur le troisième but lausannois, celui qui a poussé Fribourg au bord du précipice. Et le réveil des artificiers nordiques lors de la réduction du score s'est avéré trop tardif.
«Un rêve inabouti» pour Andreï Bykov
Les Fribourgeois pensaient pourtant avoir fait le plus dur dans ce match, en marquant pour la première fois lors du tiers initial dans cette demi-finale. «Nous avions l'impression que cette fois, c'était bon, mais à la fin, ça ne voulait juste pas rentrer», soupire Andreï Bykov.
Le no 89 aurait préféré terminer sa carrière longue de 803 matches dans l'élite du hockey helvétique en apportant un premier titre tant convoité au peuple fribourgeois. «J'aurais aimé marquer l'histoire de ce club autrement, c'est un rêve inabouti malheureusement.»
Il a au moins pu faire ses adieux devant son public, qui n'a pas manqué de l'honorer au terme de la partie. «J'ai beaucoup d'amour pour toutes les personnes qui ont scandé mon nom à la fin. Je remercie ce public de m'avoir offert une si belle sortie et de nous avoir encouragés jusqu'au bout», confie, très ému, l'emblématique attaquant.
«Ce club a tout pour réussir»
La déception fribourgeoise est d'autant plus grande que les espoirs d'atteindre une première finale de play-off depuis 2013 étaient particulièrement élevés. Trop élevés? «Je ne pense pas, répond Nathan Marchon. Au vu de notre saison, nous pouvions rêver et avoir de grandes ambitions.»
Mais les Dragons l'ont une nouvelle fois constaté: la réalité des play-off n'a que peu de choses à voir avec celle des 52 matches précédents. «Nous l'avions déjà vu en quarts face à Lugano qui avait réussi à s'adapter à notre jeu tout au long de la série. Cette fois, c'est Lausanne qui y est parvenu, analyse à chaud Julien Sprunger. De notre côté nous avons sans doute eu davantage de peine à nous ajuster à leur façon de jouer.»
Le capitaine de Gottéron est toutefois persuadé que son équipe est capable d'aller décrocher le Graal. «Ce club a tout pour réussir: des infrastructures incroyables, un public formidable et des joueurs de qualité extraordinaire. C'est à nous de trouver la clé pour passer ce palier supplémentaire», conclut-il.