National League Qu’est-ce qui cloche à Lausanne et à Fribourg ?

ATS

5.10.2022

Fribourg-Gottéron, 11e avec 8 points. Juste derrière, Lausanne 12e avec 7 unités. Les deux formations romandes ne sont clairement pas à leur vraie place, mais qu'est-ce qui cloche ?

Les Fribourgeois vivent un début de saison difficile.
Les Fribourgeois vivent un début de saison difficile.
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ATS

5.10.2022

Oui, la saison est encore jeune, mais le vieil adage qui veut que les points pris aujourd'hui ne soient plus à prendre demain trône depuis longtemps dans le livre d'or de la National League. Fribourg et Lausanne ont tous les deux concédé cinq revers. C'est trop.

Mais lorsque l'on regarde les statistiques avancées des deux formations, on se rend compte que les maux ne prennent pas tous la même forme. Si les étrangers sont pointés du doigt dans les deux clubs, l'exercice tient du sport national. Car oui, qu'ils soient 4, 6 ou 12, les importés auront toujours davantage de pression pour produire aux yeux du public.

Des étrangers qui toussotent

A Lausanne, les quatre meilleurs compteurs ne possèdent pas le passeport suisse (Kovacs, Gernat, Salomäki et Audette), mais ils ne comptent que 16 points à eux quatre, et en ajoutant Sekac cela fait 17. Chez les Dragons, les cinq étrangers valides ont offert 19 points à leur équipe. En Ajoie, les six importés ont inscrit 36 (!) points jusqu'à présent. Même chose du côté de Genève.

Il n’est cependant pas question de jeter l’opprobre sur les imports. Non, du côté de Malley, c’est aussi le rendement des joueurs suisses qui pose problème. Cinquième compteur des Lions, Jason Fuchs est le meilleur Suisse avec ses... deux buts. Gottéron peut s'appuyer sur Mottet, Rossi, Sprunger et Bertschy, mais le 9-1 infligé à Kloten fausse la donne.

Les statistiques avancées ne sont pas très tendres avec les Vaudois. Pour ce qui est de l’efficacité à 5 contre 5, les hommes de John Fust occupent le 13e rang sur 14 équipes.

Et quand certaines équipes peuvent compter sur un power-play efficace pour combler leurs carences, le LHC ne peut même pas s’appuyer sur des unités spéciales de qualité. Un mal récurrent dans la capitale olympique. Fort d'un indigne 4,76% en supériorité numérique, le LHC se doit de remonter vers les 16%. A ce niveau-là, Fribourg est nettement mieux loti avec un jeu de puissance qui carbure à près de 26%.

Lausanne doit être plus précis, Fribourg plus «chanceux»

Le souci à Lausanne concerne avant tout la zone offensive. Si les Vaudois préfèrent ne pas appliquer trop de fore-checking, c’est sur la possession de puck en zone d’attaque que le bât blesse. Pour ce qui est des buts escomptés dans cette phase de jeu à 5 contre 5, les Lausannois pointent à un désagréable 13e rang avec uniquement Ajoie derrière eux.

Mais Ajoie est à sa place eu égard à son contingent, tandis que les Lions ont assez de joueurs de qualité pour maintenir le puck dans la zone de défense adverse. Si l'on ajoute à cela une certaine incapacité à sortir proprement le puck de sa zone, la formation de John Fust a plusieurs chantiers.

En se penchant sur les statistiques fribourgeoises, le constat est moins facile à faire. Comme les Vaudois, le PDO (le pourcentage de réussite aux tirs + le pourcentage des arrêts de gardiens) est en-dessous de 100, si l'on en croit le site spécialisé nlicedata.com. Fribourg affiche un score de 97, alors que Lausanne en est à 94,93. Mais les Dragons présentent le deuxième meilleur «corsi for» de la ligue avec 62,88, ce qui signifie qu'ils tirent davantage que leurs adversaires. Là aussi, le LHC est en fond de classe au 11e rang avec 50,69.

Au regard des chiffres, Fribourg donne le sentiment de sous-performer et que la «chance» peut revenir en même temps qu'un pourcentage d'arrêts de gardiens au-dessus des 90% (actuellement 88,96%). Dans le cas de Lausanne, il va falloir générer davantage d'offensive et se montrer plus précis que les piètres 4,38% aux tirs. Réponse vendredi à Davos pour Fribourg et à Langnau pour les Lions.