National League Sacha Weibel et le LHC se ridiculisent 

ATS / Chris Geiger

3.9.2020

Les spectateurs pourront faire leur retour dans les stades helvétiques dès le 1er octobre. Mais si la satisfaction semble de mise dans le milieu du football après la décision du Conseil fédéral d'autoriser un remplissage aux deux tiers des places assises, les clubs de hockey sur glace s'attendent à vivre une saison difficile.

Sacha Weibel: "Arrêtons d'être des moutons!"
Sacha Weibel: "Arrêtons d'être des moutons!"
Keystone

Les dirigeants des équipes de National League avaient en effet demandé à pouvoir remplir les enceintes au maximum de leur capacité en places assises. «On autorise les gens à aller dans les trains et à prendre des avions pendant six heures, mais on ne les laisse pas assister à un match de hockey. On ne comprend pas», résume le président de Fribourg Gottéron dans les colonnes de La Liberté.

Les pertes devraient, il est vrai, être lourdes. Notamment du côté de St-Léonard, où on espérait avant le début de la pandémie pouvoir inaugurer en grande pompe la nouvelle patinoire. «Nous essuierons une perte de sept millions», lâche le directeur général des Dragons Raphaël Berger, qui table aussi sur une baisse de la consommation de 80% étant donné les circonstances.

A Fribourg, on espère pouvoir faire venir 5000 personnes dans une patinoire qui compte 7500 places assises (8934 au total). A Bienne, on pense pouvoir accueillir 3600 spectateurs, sur un total de 5200 places assises. Co-présidente du HC Bienne, Stéphanie Mérillat n'avance aucun chiffre dans les colonnes du Journal du Jura, mais le quotidien estime le manque à gagner entre 2 et 3 millions.

«Besoin de compensations financières»

Les clubs vont souffrir, c'est une certitude. Et les conditions d'octroi des prêts font d'autant plus grincer des dents. «C'est n'importe quoi», lâche même dans le Journal du Jura Stéphanie Mérillat. Ainsi, la solidarité doit être de mise entre clubs pourtant rivaux: si un club vient à contracter un prêt, les onze autres devront le garantir.

Mais une aide fédérale semble nécessaire pour certains. «Avec des mesures aussi drastiques, on a besoin désormais de compensations financières. Nous devons pouvoir en parler avec les autorités», souligne dans 24 Heures et dans la Tribune de Genève le CEO du LHC Sacha Weibel.

«Outre le fait que nous allons perdre de l'argent, il y a d'autres choses qui me dérangent», a-t-il poursuivi. «Les mesures de sécurité qu'on doit mettre en place sont tellement extrêmes qu'on ne peut pas décemment obliger des gens à mettre un masque pendant quatre heures. On fait en sorte qu'un match de hockey soit un moment de détente, que les gens soient contents et comment voulez-vous qu'ils passent un bon moment avec un masque sur le visage. Sur la base de quoi? D'un test, des chiffres, personne ne peut m'expliquer les raisons pour lesquelles on doit enfiler ces masques et prendre toutes ces mesures. Que vous soyez dix dans une forêt ou 10’000 pour chercher des fraises, c'est la même chose, non? On détruit des entreprises, des clubs, pourquoi? Cela m'énerve au plus haut point. Arrêtons d'être des moutons!»

Des propos qui ne sont évidemment pas passés inaperçus et qui ont déclenché de vives réactions sur les réseaux sociaux. En résumé, un véritable tollé pour le dirigeant vaudois.

«Déjà mieux que rien»

N'empêche que le championnat pourra reprendre le 1er octobre, avec du public. «C'est déjà mieux que rien», lâche le président de Gottéron Hubert Waeber dans La Liberté. «C'est une décision qui va dans la bonne direction même si cela ne résout pas tous nos problèmes financiers», estime quant à lui Laurent Strawson.

Le président de Genève-Servette rappelle d'ailleurs dans 24 heures et dans la Tribune de Genève que les deux derniers matches d'une saison 2019/2020 qui avait été interrompue brusquement par la pandémie de Covid-19 s'étaient joués à huis clos. «On se réjouit de retrouver une partie de notre public», conclut-il.

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