Deux jours après s'être cassé la cheville droite dimanche soir lors de la victoire contre la France (5-2), Tristan Scherwey va rentrer en Suisse mercredi. Il se fera opérer dans les plus brefs délais.
Symbole de l'équipe de Suisse, guerrier capable de se jeter la tête la première sur un puck, coeur et tripes de cette sélection, Tristan Scherwey est revenu sur cette blessure: «C'est arrivé sur la charge que j'ai faite et je pensais me relever et je n'avais plus de sensations dans le pied. J'ai pensé que j'avais cassé mon patin ou que j'avais été coupé. Je suis sorti en espérant que c'était le patin. J'enlève la chaussette et le pied se met à enfler. Après un premier diagnostic, je suis parti à la clinique pour faire le plâtre et ensuite à l'hôtel pour boire une bière. J'étais triste, mais ce n'était pas le moment de le montrer. Je pense que je ne suis pas encore dans cette phase où j'ai envie de montrer cette tristesse. J'aurai bien le temps après.»
Souriant malgré ce coup du sort, généreux dans ses réponses et d'une extrême gentillesse avec toutes les personnes présentes, Tristan Scherwey a encore fait preuve d'une courtoisie légendaire au moment de poursuivre son histoire: «J'ai passé la journée d'hier (réd: lundi) à peser le pour et le contre pour savoir si je devais rester ou rentrer. Et Berne a décidé que ce serait bon que je reste, mais j'ai décidé de rentrer parce que je crois vraiment que cette équipe peut aller jusqu'au bout et attendre la semaine prochaine pour l'opération, c'est trop long pour moi. Je suis en train de marcher à gauche et à droite en mangeant des anti-douleurs à longueur de journée en sachant que l'opération n'est pas encore faite. Ce sera pour la fin de semaine. Je pense que le corps me dira merci.»
Pour garder une trace de la présence du Fribourgeois sur le banc suisse, son maillot a été suspendu à un plexiglas sur la gauche. «Ce geste m'a touché, a avoué l'ailier du CP Berne. J'aurais voulu rester ici. J'ai parlé avec "Fischi» et Lars et dit que la décision venait de moi. Je serai à l'hôpital pour la fin du tournoi, le coeur saignera, mais je serai à fond avec eux."
Le directeur des équipes nationales, Lars Weibel, s'est aussi exprimé sur la perte de Scherwey: «Nous aurions aimé pouvoir garder Tristan à nos côtés. Il apporte un très bon état d’esprit et énormément d’énergie à l’équipe. Mais pour sa santé, il est plus judicieux qu’il rentre en Suisse. Nous respectons bien entendu sa décision.»