La Suisse ne méritait pas de subir l'égalisation à quatre dixièmes de la fin du 3e tiers contre le Canada en quarts de finale du Mondial à Kosice pour ensuite perdre en prolongation.
Philosophes, les joueurs acceptent cette défaite.
«On dit toujours qu'il faut jouer soixante minutes, il n'y aura pas de meilleur exemple. Je ne pense pas que la chance tombe du ciel.» Tristan Scherwey, toujours admirable dans la victoire comme dans la défaite, n'a pas voulu imputer ce succès canadien au hasard en dépit de cette rocambolesque fin de partie qui a vu les Canadiens aller chercher la prolongation à quatre dixièmes de la fin. Une poussière de temps que seul le ralenti peut valider.
De l'amertume à en remplir des bidons, une déception XXL, mais jamais de mots pour dénigrer l'adversaire ou se chercher des excuses. Cette équipe de Suisse a perdu un match presque parfait. «On a fait le match qu'il fallait, appuie Gaëtan Haas. Il manque un ou deux centimètres... Moser bloque parfaitement un tir mais ça revient sur la canne du défenseur qui peut retirer. C'est comme ça, c'est le hockey. Ils y ont cru jusqu'au bout et ils ont eu raison de le faire. A la fin, ils méritent leur victoire. Je pense qu'on peut être fier, mais on ne l'est pas. On voulait retourner à Bratislava et on se fait avoir pour un rien.»
Pour Romain Loeffel, lui aussi irréprochable, la Suisse a en tous les cas démontré que l'argent de Copenhague n'était pas une péripétie, mais bien la progression logique d'un groupe qui ne regarde plus les autres: «C'est dans un match comme ça où on voit que les gars se battent les uns pour les autres. Tout le monde avait envie d'aller chercher une médaille comme l'année passée. On voulait prouver que ce n'était pas un hasard. On a vraiment un groupe fort. On devait jouer le match parfait et ça c'est joué à 0.4 seconde. Ca fait mal de terminer une saison comme ça.»
Pour son premier Championnat du monde, Nico Hischier a fait ce que l'on attendait de lui. Plus discret contre la Suède et la Russie, le Haut-Valaisan a fait honneur à son titre de numéro un de la draft 2017. Buteur sur le 2-1, solide aux engagements, le gamin de Naters a rendu une copie de premier de classe. «On s'est battu de toutes nos forces, a-t-il expliqué. On ne leur a pas donné grand-chose. Le dernier jeu veut tout dire. Moser sacrifie son corps, mais finalement ça revient sur une canne canadienne et ça rentre. C'est vraiment difficile. Seulement on ne doit pas être timide et jouer notre jeu. De cette manière on peut battre n'importe qui.»
ATS