National League
Un entraîneur huppé pour les Zurich Lions

ATS

11.9.2019 - 07:05

Nouvel entraîneur des Zurich Lions, Rikard Grönborg débarque avec deux titres de champion du monde décrochés à la tête de la Suède en 2017 et 2018 (contre la Suisse).

Rikard Groenborg , le nouvel entraîneur des Zurich Lions.
Rikard Groenborg , le nouvel entraîneur des Zurich Lions.
Source: KEYSTONE/WALTER BIERI

Au Hallenstadion, le grand Viking à la barbe blanche espère bien transmettre ses préceptes.

Lorsque son nom a été associé à celui de Zurich, le microcosme du hockey suisse a haussé les sourcils. Rikard Grönborg, double champion du monde avec l'équipe de Suède, est bien le nouvel entraîneur du «Z». Après la courte expérience Serge Aubin et le marketing raté autour d'Arno del Curto, Grönborg ressemble sur le papier à un casting réussi.

«On sait que ce ne sera pas un voyage sans embûches et qu'en cas de difficulté, il ne suffira pas d'un peu de poussière magique pour tout remettre en ordre, prévient le nouvel homme fort des ZSC. Il ne faudra pas seulement travailler dur, car les onze autres formations de National League le font, il faudra travailler de manière intelligente.»

Le travail au quotidien

A 51 ans, le Suédois n'a rien d'un novice. Et pourtant. Après treize années passées au sein de la fédération suédoise, le natif de Huddinge a eu des envies d'ailleurs. Des envies de quotidien, de ce qui fait le sel de la vie des entraîneurs en comparaison aux sélectionneurs. «Ce n'est pas la première fois que je vais coacher un club, je l'ai déjà fait aux Etats-Unis au niveau universitaire, mais c'est vrai que ce sera la première fois avec des pros, précise-t-il. Maintenant, j'ai passé plusieurs années avec les meilleurs joueurs suédois, donc je suis assez confiant. Ce qui me manquait c'était ce travail quotidien en équipe.»

Le parcours de l'homme impose le respect. Mais il sait pertinemment que le cours d'une saison d'août à avril ne se prépare pas comme un Championnat du monde. Qui plus est lorsque comme la Suède, on possède pléthore de joueurs dominants sur la scène internationale. A Zurich, Grönborg va devoir se plier à un autre rythme de travail. «Le travail de sélectionneur est vraiment intense, raconte-t-il. Il y a les pauses dévolues à l'équipe nationale, tout le travail de représentation qui va avec et ces deux mois où tu n'es pas à la maison avant le Championnat du monde.»

De l'intérêt de la NHL

Avant de se mettre d'accord avec le club de Walter Frey, Rikard Grönborg a eu des discussions avec d'autres clubs. En Suisse et à l'étranger. «J'ai parlé avec des organisations de NHL, de KHL et du championnat de Suisse, reconnaît le Suédois. Le projet zurichois m'a parlé. C'est un club puissant en Suisse, mais également sur la scène européenne. L'environnement est extrêmement professionnel. Pour moi c'est ce qui se rapproche le plus de la NHL. Je sais qu'il y a de la pression et j'aime ça. J'ai décroché quatre fois l'or, mais sept fois l'argent avec la Suède. Et à chaque fois on a l'impression que c'est une catastrophe nationale.»

Le technicien scandinave peut compter sur son passeport américain et son passé de plus de dix ans aux Etats-Unis, notamment en NCAA, pour que les franchises de NHL gardent un oeil attentif sur lui. «L'Europe compte d'excellents coaches qui ne feraient pas tache en NHL, glisse-t-il. Je pense que c'est avant tout une question culturelle pour les organisations nord-américaines. Et aussi une option plus confortable pour elles, parce qu'elles peuvent prendre des entraîneurs qui ont dix ou quinze ans d'expérience là-bas. Mais ça viendra, ce n'est qu'une question de temps. Plus de 30% des joueurs de NHL sont européens, les coaches suivront. A mon avis.»

Un féru de statistiques

Terre promise pour les coaches nordiques (4 Finlandais, un Norvégien et un Danois), la Suisse accueille un homme à la philosophie de jeu moderne. «Je prône un jeu actif, agressif, où il il faut beaucoup patiner pour mettre de la pression, analyse-t-il. Tout en laissant les joueurs s'exprimer. On se doit d'être structuré en défense et pousser l'adversaire à faire des erreurs en jouant rapidement.»

Moderne dans le jeu et moderne dans son approche. Lorsqu'un Arno del Curto voyait la vidéo comme un ennemi, Rikard Grönborg apprécie cet outil. Tout comme le soin qu'il prend à détailler les statistiques: «J'aime les statistiques, c'est vrai. Avec les chiffres, c'est noir ou blanc. Mais derrière les chiffres se trouvent des gens. J'ai une licence en management et j'aime travailler avec les gens. Les statistiques nous donnent des mesures, que ce soit sur le plan individuel ou sur le plan collectif. Ce qui marche et ce qui ne marche pas. Par contre, je crois que cela ne sert à rien de surcharger l'esprit des joueurs en les bombardant de stats. Je préfère laisser le jeu suivre son cours et que les joueurs... jouent. Après, tout est relatif et sujet à interprétation. La beauté de ce sport c'est qu'il n'y pas qu'une manière de gagner. Lorsque nous prenons des décisions, on a aussi besoin des statistiques pour prendre la meilleure possible.»

Retour à la page d'accueilRetour au sport