Les play-off de National League commencent samedi soir avec Zurich-Bienne et Fribourg-Lugano. Lausanne entre quant à lui en lice dimanche face à Davos.
Et si un autre club romand imitait Genève-Servette en allant chercher le titre cette saison ? Même si la route est longue et les Zurich Lions impressionnants, la question est loin d'être saugrenue. Parce que Fribourg et Lausanne ont démontré toute leur solidité durant les 52 matches de saison régulière.
En terminant 2e avec 102 points, un record pour le club, Fribourg-Gottéron a prouvé sa constance tout au long de l'exercice. Emmenés par un flamboyant Marcus Sörensen, meilleur compteur de National League avec 63 points (dont 31 buts), les Dragons ont le droit d'avoir des ambitions. Battus 2-0 par Lugano en pré-play-off l'an dernier, les hommes de Christian Dubé ont une revanche à prendre, mais pas forcément sur les Tessinois. Plutôt une revanche à prendre par rapport à eux-mêmes.
En début de saison, Sprunger & Cie ont à un moment enchaîné neuf victoires de rang. Et pour ce qui est des séries de défaites, il n'y en a eu que deux pendant la saison: quatre défaites de suite entre fin octobre et début novembre, puis trois revers d'affilée au retour de la pause internationale de novembre. Cela signifie que Gottéron a toujours su rebondir et ne pas laisser le doute s'installer.
«On a eu du succès en jouant d'une certaine manière cette saison, et on ne va pas changer cela durant ces play-off», explique le coach fribourgeois Christian Dubé, interrogé jeudi lors du Media Day de son équipe. «On va devoir ajuster certaines choses en fonction de l'adversaire, en l'occurrence Lugano, travailler sur certains détails. Mais on ne va pas passer d'une équipe qui a le puck et qui forechecke à une formation défensive.»
Une demi-finale pour Lausanne ?
Troisième derrière Fribourg avec là aussi un record de points à la clef (91), le LHC peut s'autoriser à envisager les demi-finales, un exploit accompli à une seule reprise dans l'histoire du club en 2019. Les Lions ont eux aussi connu une superbe séquence avec sept succès consécutifs entre les mois de novembre et décembre. Sans deux parties face à leur bête noire Rapperswil, les Vaudois auraient certainement fait mieux. Par la suite, la seule fois où ils ont connu une série négative remonte à la fin janvier/début février avec trois défaites, dont une face à... Rapperswil. Fort heureusement pour la troupe de Geoff Ward, les Saint-Gallois sont en vacances.
Meilleure équipe en infériorité numérique, le LHC s'appuie sur un excellent duo de gardiens composé de Connor Hughes et Kevin Pasche. Arrivé de Fribourg, Hughes affiche un pourcentage d’arrêts de 94,01% en 19 parties. Pasche en est lui à 92,46% en 20 rencontres. En face, Sandro Aeschlimann a superbement tenu la baraque avec 92,98% d'arrêts en 38 matches, avec notamment 6 blanchissages. Barré par Genoni à Zoug, le Bernois de 29 ans s'est fait sa place dans les Grisons. Il possède surtout une expérience des play-off avec 16 parties disputées, alors que les portiers vaudois n'en ont jamais joué au niveau professionnel.
En revanche, Lausanne peut compter sur une belle homogénéité en attaque avec sept attaquants à plus de 11 buts. De quoi permettre à Geoff Ward de ne pas se reposer uniquement sur un trio offensif.
Zurich favori
Reste que si Dragons et Lions lausannoise ont de quoi viser le dernier carré, le favori au titre demeure Zurich. L'équipe dirigée par Marc Crawford n'a connu que deux séquences négatives, toutes au mois de janvier. Trois défaites de rang (une aux tirs au but et deux en prolongation), puis deux revers en «back to back» contre Kloten lors du derby zurichois. Difficile donc d'imaginer Bienne refaire le coup de la saison dernière en demi-finale, lorsque les Seelandais avaient balayé le «Z» 4-0.
Parce que Bienne a certes le rythme de la compétition après avoir dû batailler lors de quatre matches de play-in, mais il faudra gérer la fatigue physique et mentale. Pour que les Biennois aient une chance, ils doivent aller chercher Zurich lors du premier match en profitant de l'euphorie de la qualification pour ces quarts de finale. Pour Bienne, tout ce qui vient maintenant est à considérer comme du bonus.
L'inconnue zougoise
Le dernier quart de finale voit Zoug affronter Berne. Superbe machine sous Dan Tangnes, l'EVZ connaît une année 2024 très compliquée. Les joueurs de Suisse centrale ont perdu neuf de leurs dix derniers matches de saison régulière avec notamment une série négative de huit défaites.
Le coach norvégien a dû composer avec quatre absents en défense (Bengtsson, Hansson, Geisser et Stadler). Les quatre hommes devraient être de retour, contrairement à Brian O'Neill, blessé à une vertèbre cervicale fin décembre et out jusqu'à la fin mars. Mais les Ours disposent des armes pour embêter les Zougois avec un excellent Dominik Kahun et une équipe solidaire.