National LeagueUne équipe plus jeune et plus massive: le message est clair
3.5.2018
C'est une équipe de Suisse new look et en quête de rachat qui se rend à Copenhague pour le Championnat du monde (4 au 20 mai). Il s'agira pour la sélection de Patrick Fischer de présenter un autre visage qu'aux Jeux olympiques et d'atteindre au moins les quarts de finale.
Dix, ils ne sont que dix à pouvoir dire qu'ils auront participé aux JO et au Championnat du monde en 2018. Ce faible nombre peut étonner alors que l'on sait la hiérarchie en général bien établie. Mais il indique un nouveau départ après le très décevant tournoi sud-coréen. Patrick Fischer a reconnu des erreurs dans la planification des entraînements avant la manifestation. Par peur de fatiguer les joueurs, le staff leur a accordé plus de repos que nécessaire et les hommes n'ont plus eu ce sentiment d’urgence au moment d'affronter les autres nations.
Alors le Zougois de 42 ans, qui démarre à Copenhague sa troisième campagne mondiale, a choisi de revisiter son effectif. Par rapport à Pyeongchang, l'équipe de Suisse a perdu environ trois ans de moyenne d'âge (25,8 ans contre 28,6) pour gagner trois centimètres (185,7) et plus de trois kilos (89,38). Jeunesse, taille et poids, le message est clair, pas question de se faire balader sur le plan physique.
Prolongé jusqu'en 2020, Patrick Fischer n'aura sans doute pas le droit à l'erreur. "Nous avons une dette après Pyeongchang", a-t-il reconnu. Battue sans gloire par l'Allemagne en huitièmes de finale (2-1 après prolongation) en Corée du sud, la Suisse avait proposé un jeu extrêmement pauvre. Depuis, plusieurs joueurs ont annoncé leur retraite en sélection. On pense ici à Eric Blum, Félicien Du Bois, Tobias Stephan et Jonas Hiller. D'autres ont dû renoncer pour des blessures subies en préparation (Fabrice Herzog et Thomas Rüfenacht). Au final, cette sélection se compose de trois gardiens, neuf défenseurs et treize attaquants.
Des attentes élevées
L'objectif quarts de finale pour Patrick Fischer se veut d'autant plus impératif que la Suisse peut compter sur plusieurs renforts venus d'outre-Atlantique. Si New Jersey n'a pas accordé de permission à Nico Hischier, le contingent a fière allure à la suite des additions de Nino Niederreiter, Sven Andrighetto, Mirco Müller, Dean Kukan, Jonas Siegenthaler et Reto Berra. Brillants voici deux ans à Moscou, les deux attaquants ont encore pris de la bouteille en NHL. Pour Müller et Kukan, la saison fut un peu moins longue, étant donné qu'ils n’en ont pas disputé l'intégralité. Ils devraient donc être frais et prêts au combat. A voir toutefois comment ils s'habitueront aux plus grandes surfaces de glace européennes.
Mais qui dit renforts NHL dit attentes plus élevées. L'injection de talent doit rendre la Suisse plus ambitieuse. Et la confirmation de l'émergence de Grégory Hofmann cette saison à Lugano ne fait qu'accentuer le sentiment qui voit cette Suisse capable de chatouiller les meilleurs. Et si par un heureux hasard, Roman Josi et Kevin Fiala débarquaient en cours de route à la suite de l'élimination de Nashville, la cote helvétique grimperait encore.
Si "Fischi" n'a pas désigné de gardien numéro un entre Reto Berra et Leonardo Genoni, il y a fort à parier que le calendrier du Championnat du monde l'obligera de toute façon à une certaine alternance avec trois "back to back" (deux matches en deux jours).
Un calendrier panaché
Le programme helvétique a d'ailleurs plutôt tendance à mettre les adversaires les moins forts en début de compétition. Après une entrée en matière samedi contre l'Autriche (12h15), la Suisse affronte la Slovaquie le lendemain en soirée (20h15). Le duel face à la République tchèque le mardi 8 mai (20h15) servira de baromètre pour savoir si les hommes de Patrick Fischer peuvent regarder les meilleures nations mondiales dans les yeux. Mais il n'y aura pas d’occasion de gamberger avec un quatrième match contre la Biélorussie agendé le lendemain à 16h15 déjà. Si la Suisse termine cette première moitié de tour préliminaire avec neuf points, elle aura déjà une bonne partie de son billet composté pour les quarts. Elle pourra alors aborder les matches contre la Russie le 12 et la Suède le 13 avec un peu moins de pression avant de terminer face à la France le mardi 15 à 12h15.