L'équipe de Suisse se prépare à disputer son quart de finale du Championnat du monde à Riga face à l'Allemagne jeudi après-midi (15h20). Un adversaire qui lui a souvent posé des problèmes.
Vaincre le signe indien ou plus exactement le signe germain, telle est la mission de l'équipe nationale en Lettonie. Car les dernières sorties face à cet imposant voisin ne rappellent pas franchement d'excellents souvenirs aux supporters de l'équipe de Suisse.
Souvent favoris, les Helvètes ont trébuché lors de leurs trois derniers duels décisifs contre les Allemands. Trois défaites mortifiantes qui plus est: en quarts de finale au Mondial 2010 à Mannheim (1-0), en huitièmes de finale aux JO 2018 (2-1 ap) et en quarts de finale au Mondial 2021 à Riga (3-2 tab).
La Suisse a longtemps nourri un complexe face à cette Allemagne moins talentueuse qu'elle, mais toujours prête à se battre et à enquiquiner avec un plaisir à peine voilé cette Suisse aux contours parfois arrogants.
Ne plus penser au passé
Côté suisse, dix joueurs présents cette année étaient déjà là lors de la défaite aux pénalties voici deux ans dans l'autre patinoire de la capitale lettonne. Si les joueurs ont cette impressionnante capacité à oublier, le grand public se souvient plutôt bien de ces moments embarrassants.
Très bon depuis le début de ce tournoi, Romain Loeffel avait perdu ce quart de finale en 2021. Le Neuchâtelois souhaite un peu de rab de hockey et découvrir Tampere: «On a envie de faire un très très gros match pour jouer ce dernier week-end. On a montré de quoi on était capable pendant six matches et on a envie de jouer de la même manière. On connaît les Allemands et leur style de jeu. A nous de jouer notre jeu. Il ne faut pas trop vouloir réfléchir. On a prouvé sur les six premiers matches l'intensité qu'on pouvait amener, la compacité dont on pouvait faire preuve dans une partie.»
Un discours qui trouve écho à celui de Damien Riat. «On doit aller de l'avant, appuie le Genevois du LHC. C'est tout ce qui compte. On parle de ces anciennes défaites, mais le passé c'est le passé, il ne faut pas y penser. Avec la qualité qu'on a dans cette équipe, on devrait passer.»
Seider, Peterka et Sturm
Entraînée par Harold Kreis, qui a passé quatre saisons à Zoug (2014-18) et qui a remporté deux titres avec Lugano (2006) et Zurich (2008), cette Allemagne 2023 a commencé par trois revers face aux trois favoris du groupe qu'étaient la Finlande, la Suède et les Etats-Unis. Trois défaites avec un seul but d'écart convient-il toutefois de préciser.
Puis les Allemands ont battu le Danemark (6-4) dans ce qui fut pour eux le match décisif. Ils ont ensuite enchaîné avec des succès sur l'Autriche, la Hongrie et la France.
Comme Leon Draisaitl et Tim Stützle n'ont pas rejoint l'équipe, la star NHL de la sélection se nomme Moritz Seider. Le Roman Josi teuton impressionne par sa sérénité en défense et sa capacité à jouer physique. Pour l'heure, le joueur des Detroit Red Wings n'a inscrit que trois points dont un but, mais il faisait déjà partie de l'équipe de 2021 et avait été consacré meilleur défenseur du tournoi.
Le meilleur compteur dans les rangs allemands s'appelle John Peterka. Le jeune Munichois de 21 ans sort d'une jolie saison avec les Buffalo Sabres (32 pts en 77 matches). A Tampere, il a inscrit 9 points en 7 parties. Meilleur buteur de son équipe avec cinq réussites, Nico Sturm possède lui aussi un pedigree NHL. A San Jose, l'ancien coéquipier de Fiala à Minnesota a marqué 26 points en 74 rencontres.
L'Allemagne a de bons arguments à faire valoir et nul doute qu'elle laisse volontiers à la Suisse ce costume de favori. Du côté helvétique, il va falloir vaincre le signe germain. En titularisant Robert Mayer devant le but au lieu de Leonardo Genoni ? La question a le mérite de se poser et c'est un Patrick Fischer logiquement sous pression qui devra trancher.