Fischer alerte «L'évolution va clairement dans le mauvais sens»

sfy, ats

9.11.2022 - 14:54

L'augmentation à six du nombre des étrangers, une Swiss League en crise, le hockey sur glace suisse connaît une évolution inquiétante. Lars Weibel, directeur des équipes nationales, ne cache pas se faire du souci.

Le sélectionneur Patrick Fischer se montre lui aussi critique.
Le sélectionneur Patrick Fischer se montre lui aussi critique.
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L'effet de la hausse des étrangers aura-t-il un effet négatif sur l'équipe nationale? Il est trop tôt pour le dire. Il n'est pas exclu que les meilleurs joueurs suisses puissent profiter d'une augmentation de la qualité globale sur les patinoires de National League.

Difficile pour les jeunes talents

Mais d'un autre côté, il va devenir encore plus difficile pour les jeunes talents de s'établir dans l'élite, ce qui inquiète Lars Weibel. «Nous devons veiller à ce que les jeunes joueurs aient des perspectives.»

La National League est indépendante après s'être séparée de la Swiss Ice Hockey Federation en juillet 2020. Elle gère donc sa compétition comme elle l'entend et a décidé de continuer à 14 clubs dans l'élite, et non de revenir à 12 comme avant la pandémie. Dans ces conditions, le nombre d'étrangers ne devrait lui non plus pas diminuer à l'avenir.

Cette décision n'a pas constitué une bonne nouvelle pour la Swiss League, qui est aux prises avec plusieurs problèmes, notamment d'ordre financier. Il n'est pas exclu que cela débouche à moyen terme sur une ligue amateur.

Fischer aussi critique

«Tout ceci est loin d'être idéal pour l'avenir du hockey sur glace dans notre pays», affirme Lars Weibel. L'ancien gardien est d'avis que tous les talents devraient pouvoir suivre le même chemin pour arriver jusqu'en National League.

Le sélectionneur Patrick Fischer se montre lui aussi critique face à la situation actuelle. «C'est dommage comme cela fonctionne actuellement. L'évolution va clairement dans le mauvais sens. Nous sommes un petit pays de hockey. Tous, la Fédération, les équipes nationales, la National et la Swiss League doivent être bien reliées les unes aux autres et collaborer. Nous ne pourrons avoir du succès qu'ensemble.»

L'exemple de la Finlande

La Finlande a montré l'exemple. En 2009, alors que le hockey était en crise dans le pays, la Fédération a mis sur pied un sommet réunissant tous les acteurs concernés. Il en est sorti que tous devaient se rapprocher et partager les connaissances. Les résultats ont été spectaculaires, la Finlande ayant été championne olympique et du monde et ses équipes juniors évoluant aussi parmi les meilleures.

Suivre l'exemple finlandais serait une solution, selon Lars Weibel. «J'espère que toutes les parties concernées seront raisonnables et que nous trouverons un chemin durable qui renforcera notre produit phare.»

Le directeur des équipes nationales dit s'engager avec passion pour y parvenir. «La même passion que celle qu'on demande à nos jeunes joueurs sur et à côté de la glace. Mais nous devons vraiment faire attention, et je ne parle pas de l'équipe nationale, mais du hockey suisse en général.»