EV Zoug L’inquiétude est comme un virus contagieux

sfy, ats

26.10.2022 - 13:37

Après 15 des 52 matches de la qualification, le double tenant du titre Zoug figure seulement à la 9e place du classement de National League. L'explication est à rechercher du côté psychologique.

Samuel Kreis (à gauche) et Gregory Hofmann font la moue : Zoug ne va pas bien.
Samuel Kreis (à gauche) et Gregory Hofmann font la moue : Zoug ne va pas bien.
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Keystone-SDA, sfy, ats

Au cours des quatre premières saisons sous l'entraîneur Dan Tagnes, les Zougois ont surfé sur la vague du succès. Deuxième, deuxième, premier, premier, l'équipe de Suisse centrale a brillé en qualification où elle a remporté 138 de ses 204 matches. En play-off, qui avaient été annulés en 2019-2020 en raison du Covid-19, les Zougois n'ont perdu qu'une série, la finale 2019 contre Berne. Cette année, dans la finale contre Zurich, ils avaient réussi l'improbable exploit de retourner la série après avoir été menés 0-3.

Cette saison, le contingent de l'équipe n'a pas été bouleversé, c'est pourquoi l'équipe se présentait comme un nouvel épouvantail. Le début du Championnat s'est même bien déroulé avec cinq succès au cours des sept premières rencontres, après une campagne de Ligue des champions réussie. Mais depuis, Zoug ne montre plus grand-chose avec six défaites à l'occasion des huit derniers matches. Une première piste dirige vers le jeu défensif des coéquipiers de Leonardo Genoni. Seuls Kloten (61) et Ajoie (58) ont encaissé plus de buts que le champion en titre (52).

Absence de confiance, oui mais...

Après la défaite 1-6 à Lausanne le 8 octobre, il s'agissait alors d'un troisième revers de rang, l'attaquant Sven Senteler avait lâché qu'ils avaient joué sans confiance en soi, alors qu'il n'y avait aucune raison pour cela. Dix jours plus tard, après une nouvelle rouste 1-6 à Lugano, Tangnes avait dit que les joueurs étaient enfermés dans leurs propres pensées, chacun recentré sur sa personne. Comment cela était possible avec une équipe qui aligne de nombreux caractères forts, capables de renverser une finale quasiment perdue? Comment la confiance a-t-elle pu s'envoler si vite?

Le psychologue du sport, Jörg Wetzel, qui accompagne la délégation suisse aux Jeux olympiques, avait vécu pareille mésaventure au CP Berne. «Si les joueurs sont en pleine confiance, les pensées sont automatiquement positives et toujours orientées vers une solution, ils se croient capables de tout réussir», explique Wetzel aux questions de Keystone-ATS. «La confiance en soi comme la santé n'est pas une évidence, on doit faire quelque chose pour l'avoir.»

Comme comparaison, il prend l'exemple de la musculature du tronc. «Si celle-ci est stable, elle supporte les charges. Si elle n'est plus entraînée, cela va encore bien un moment, mais un jour, il faudra payer le prix de la négligence. Rapporté à la confiance en soi, c'est le premier doute qui commence à circuler après une inhabituelle série de défaites. Pouvons-nous encore le faire? L'inquiétude se répand inconsciemment comme un virus caché dans la totalité de l'équipe. La spirale pousse vers le bas.»

Des objectifs par étapes

Comment Wetzel appréhenderait la chose? «Je travaillerais avec deux groupes, avec le staff et le capitaine de l'équipe. En premier, j'observerais et je harcèlerais de questions orientées vers des solutions. Le rayonnement de l'entraîneur est un multiplicateur important pour l'équipe.» Dans une phase aussi difficile, Wetzel pense qu'un psychologue du sport est une meilleure solution que de ne rien entreprendre.

«On ne fait pas seulement de la musculation, quand la puissance manque», explique Wetzel et poursuit: «C'est clair qu'il est possible d'intervenir, mais les équipes dans une spirale négative appartiennent aux catégories les plus difficiles.» Il est déterminant pour lui que l'équipe accepte la situation actuelle et ne garde pas la sensation qu'elle est toujours au top. «L'important maintenant est de fixer des objectifs par étapes, de s'investir sur des thèmes comme la volonté de travailler, la passion, le positivisme.» D'une manière ou d'une autre, Zoug n'a aucune raison de sombrer dans la panique, puisque la qualité de l'équipe est trop bonne pour ça.