Alan Roura visait un tour du monde en 80 jours. Il a duré quinze de plus et le Genevois a pris la 17e place du Vendée Globe, bouclé ce jeudi soir aux Sables d'Olonne.
Mais le skipper de La Fabrique n'affiche aucune déception. Keystone-ATS a pu le joindre alors qu'il n'avait pas encore quitté son bateau.
Alan Roura, êtes-vous soulagé d'en avoir terminé, après les problèmes techniques (réd: notamment de quille) que vous avez connu ?
"C'est un soulagement de ramener le bateau en un seul morceau et moi aussi. Ca fait du bien d'y arriver, même si c'est de nuit."
Avez-vous le sentiment d'avoir vécu un calvaire ?
"Non, pas un calvaire, même si c'est clair que ça a été dur à certains moments. Mais tout cela fait partie du jeu. L'arrivée m'amène à oublier tous ces moments compliqués et je suis maintenant au taquet pour attaquer la suite."
Qu'avez-vous appris de ce deuxième Vendée Globe ?
"J'ai appris que j'étais plus fort mentalement que ce que je pensais. Finalement, je suis plus solide, je suis capable de me faire encore plus mal que dans la vie de tous les jours et c'est probablement quelque chose qui va me servir pour la suite."
Y a-t-il un moment fort qui vous revient ?
"Le fait de retrouver ses proches, c'est ce qu'il y a de plus fort là maintenant. Après, il y a bien sûr le passage du Cap Horn qui est marquant. Mais je vais me donner quelques jours pour réfléchir aux bons et mauvais moments."
Est-ce une fierté d'avoir déjà terminé deux fois le Vendée Globe, alors que vous n'avez même pas 28 ans (réd: il les fêtera le 26 février) ?
"Pas grand monde de mon âge a dû faire deux tours du monde à la voile, c'est cool (Il se marre). Mais ce n'est pas que le fait de terminer la course qui me rend fier, c'est tout un projet, tout un ensemble de choses que l'on a accomplies. Et même si le classement n'est pas celui espéré, je me suis battu jusqu'au bout."
Le fait de n'avoir pas rempli votre objectif des 80 jours et avoir connu une course compliquée ne vous déçoit-il pas ?
"Non, il n'y a pas vraiment de déception, mais surtout la fierté de l'avoir fait. Même si forcément, ce n'est pas la place espérée. Peut-être que j'aurai plus grandi ainsi que si tout s'était passé parfaitement. Il fallait une mauvaise course, je l'ai eue."
Vous vous êtes battu jusqu'au dernier jour pour ce 17e rang, au coude à coude avec Stéphane Le Diraison...
"C'était rigolo, parce qu'avec Stéphane, on s'aime bien. Je l'ai dépassé il y a quelques heures et j'espérais qu'on puisse arriver ensemble. Mais il a cassé une voile et il arrive maintenant au ralenti."
Quelle va être la suite ?
"A court terme, dormir, manger, dormir. Profiter de passer du temps avec ma femme et ma fille. Et à moyen terme, c'est clair que je n'ai pas lâché le truc. Je vais me remettre à la recherche de financements pour la suite. Je ne lâche pas l'affaire!"
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