La ville de Tokyo s'est finalement rangée vendredi de mauvaise grâce à la décision du Comité international olympique.

Le marathon et la marche des JO 2020 seront délocalisés dans le nord du Japon pour éviter les fortes chaleurs.
«Nous ne pouvons pas être d'accord avec le CIO, mais nous ne bloquerons pas cette décision», a déclaré la gouverneure de la capitale nippone, Yuriko Koike, à l'issue d'une réunion avec des responsables olympiques et les organisateurs des JO de Tokyo. «En d'autres termes, c'est une décision sans accord», a-t-elle grincé.
Le CIO a fait le choix d'organiser ces épreuves à Sapporo, dans l'île japonaise septentrionale de Hokkaido, où les températures estivales sont plus clémentes qu'à Tokyo, en invoquant la nécessité de protéger la santé des coureurs. Il avait pris sa décision le mois dernier après s'être dit «choqué» par l'avalanche de malaises d'athlètes lors des Mondiaux d'athlétisme organisés à Doha entre fin septembre et début octobre, dans des conditions météorologiques proches de celles qui pourraient prévaloir à Tokyo l'été prochain.
De nombreux athlètes avaient aussi vivement souffert de la chaleur lors d'épreuves tests des JO qui se sont tenues à Tokyo cet été, dans des conditions caniculaires doublées d'un taux d'humidité très élevé. Ce cocktail est redoutable pour des personnes en plein effort physique ou fragiles.
«Il est de la responsabilité du CIO, aux termes de la Charte olympique, de donner la priorité à la santé des athlètes», avait souligné fin octobre John Coates, le président de la coordination des JO 2020.
Les organisateurs japonais des Jeux avaient cependant mal pris la décision du CIO. En plus d'être une épreuve olympique phare, le marathon, qui se déroule hors stade, était aussi vu comme une occasion pour la capitale japonaise de se mettre en valeur face aux caméras du monde entier. Mais le CIO avait de toute manière le dernier mot sur le sujet.
M. Coates a précisé que le CIO s'était engagé avec le gouvernement de la ville de Tokyo et les organisateurs de Tokyo 2020 pour qu'aucun autre événement ne soit déplacé. Il a également promis que Tokyo ne couvrirait pas le coût de la délocalisation du marathon et de la marche et s'est engagé à examiner les dépenses déjà encourues par la capitale nippone pour préparer ces épreuves.
Mme Koike n'en a pas moins réitéré son opposition de principe, se disant toujours convaincue que «la meilleure idée» aurait été d'organiser le marathon à Tokyo et évoquant la déception des Tokyoïtes qui «ont travaillé si dur pour préparer cet évènement».