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"La Suisse n'est pas un pays à prendre à la légère"

ATS

23.8.2019 - 07:05

Capela a disputé pour la 1re fois en 5 ans un bout de campagne avec l'équipe de Suisse. La présence de la star de Houston s'est ressentie sur le parquet et dans les comptes de Swiss Basket.

On parlera de mission accomplie à tous les niveaux. L'opération Clint Capela s'est déroulée sans accroc et le président de la Fédération Giancarlo Sergi ne peut que s'en réjouir. L'équipe de Suisse a passé le cap des préqualifications en vue de l'Euro 2021 et le public s'est déplacé en masse pour voir l'homme qui vaut 90 millions de dollars.

Dans les coursives de la salle du Pierrier à Clarens, un stand de merchandising mettait en avant le maillot du numéro 15 de la sélection et des fans arboraient fièrement le chandail national. Un engouement sans doute jamais vu. Une fois le match terminé, Clint Capela a pris soin de répondre à toutes les sollicitations, acceptant chaque selfie et signant tous les maillots. Même Andrej Stimac, l'assistant de Gianluca Barilari, a demandé une dédicace pour ses enfants.

"On ne peut pas minimiser le côté marketing, reconnaît Giancarlo Sergi. Parce qu'on voit ce qui se passe quand on joue sans les stars NBA. Il n'y a personne au match. On fait gratuit parce qu'à Fribourg on est entre 200 et 300 pas plus... Là, dès qu'on a annoncé Clint, on a dû faire payer l'entrée parce que c'est le principe de l'offre et de la demande, autrement on aurait eu 10'000 personnes."

Impact médiatique

L'annonce a eu un impact médiatique immédiat. La présence de Capela a ainsi donné lieu à une couverture étendue de la RTS. "Ils ont montré les quatre matches, se réjouit le président. Parce que Clint était là. On a besoin de cette visibilité par rapport aux autres sports comme le foot ou le hockey. Qui dit Clint dit visibilité, mais après il fallait gagner."

Giancarlo Sergi revient également sur un coup que beaucoup jugeaient impossible: "Au début, personne n'y croyait. On nous a dit qu'il n'allait faire qu'un ou deux matches. Eh bien non, il était là pour les quatre matches. Toujours avec le groupe. Cela montre que quand le joueur a vraiment envie de venir, il vient. Maintenant, le prochain à faire venir, c'est Thabo. Il a suivi le match depuis les tribunes et la porte est ouverte. Comme il n'avait pas de contrat, il ne pouvait pas risquer une blessure signifiant éventuellement la fin de sa carrière. On le veut pour la suite, il fait partie des plans. Il a 35 ans mais Federer en a 38 et il joue toujours."

Capela sur son nuage

Une fois l'excitation redescendue et le vestiaire vidé, Clint Capela s'est confié: "Je n'ai pas les mots. A la fin je n'ai même pas réalisé qu'on était qualifié, il m'a fallu un peu de temps. J'étais tellement concentré sur le match, histoire de toujours prendre la meilleure décision possible. Ca s'est passé comme on l'avait planifié avec des Islandais qui ont lâché à la fin. On prouve à toute la Suisse qu'il faut croire en ce basket et que rien n'est impossible. On n'était pas l'équipe qui devait se qualifier dans ce groupe, mais on avait un message à faire passer. La Suisse n'est pas un petit pays dans le sport, pas un petit pays en basket, pas un pays à prendre à la légère."

Alors que son statut de star de la NBA pourrait en faire un homme arrogant, Clint Capela a donné de sa personne tout au long de ce mois de campagne. Avec humilité et avec un sourire permanent. "Ce que j'ai vécu avec ces gars-là, on s'en souviendra dans 20 ou 30 ans, relate-t-il. C'est inexplicable. On a cette connexion d'être suisse et le fait d'avoir ce lien est très enrichissant et inoubliable pour moi."

Un changement d'attitude

D'un naturel plutôt timide et réservé il y a encore un an, Clint Capela a pris une autre dimension. Le Genevois a embrassé le rôle de leader avec respect. Lui, le joueur habitué à être le dernier rouage d'un triumvirat, a fait voler sa coquille en éclats: "J'ai toujours été prêt à le faire, mais à Houston c'est une façon de penser différente. C'est les Etats-Unis, tout se fait différemment. Je sais que l'on parle de moi au pays et ça me tenait à coeur d'être ici pour montrer que c'était possible. A Houston je sais ce que j'ai à faire, on me demande de le faire et je le fais. Ici je sais que même si on ne me demande pas, mon aura se fait sentir. Quand je prends la parole, tout le monde m'écoute. C'est très rare que je sois ici et je veux qu'on se rappelle de moi. Bien sûr, je regrette de ne pas être là pour la suite des qualifications, mais je ne peux pas rater une saison NBA non plus (rires)."

Car avec des matches en février et novembre 2020 face à la Finlande, la Géorgie et la Serbie, "CC15" ne pourra malheureusement pas être de la partie. Mais, même absent, il ne manquera pas de soutenir à distance ses coéquipiers.

ATS

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