Les championnats du monde sur route restent programmés à Aigle-Martigny du 20 au 27 septembre. Une annulation n'est plus à l'ordre du jour, même si l'incertitude subsistera jusqu'au bout.
Les organisateurs ont fait part de toute leur détermination vendredi lors d'un point-presse organisé en Octodure au lendemain de l'annulation de la Foire du Valais, partenaire privilégié d'Aigle-Martigny 2020. L'invitation envoyée la veille aux médias, qui évoquait un «point d'information sur le maintien» des Mondiaux, avait mis un terme aux spéculations sur une éventuelle annulation.
17 scénarios différents
«Oui, nous avons envisagé une annulation», a concédé Grégory Devaud, l'un des co-présidents du Comité d'organisation. «Il y a eu des hauts et des bas. Tous les scénarios ont été mis sur la table. A un moment, on en avait 17 différents, parmi lesquels une annulation. Mais nous ne sommes de toute manière pas seuls pour décider, et pas compétents pour tirer la prise», a-t-il précisé, rappelant que les collectivités publiques et l'UCI avaient leur mot à dire.
«Nous avons poursuivi les préparatifs durant la crise, et nous allons les poursuivre avec l'ensemble des équipes concernées», a souligné le membre du Grand Conseil vaudois. «Nous avons établi la base de notre concept sanitaire, qui reste à finaliser. Nous allons nous inspirer de ce que prépare ASO», société organisatrice du Tour de France, a-t-il poursuivi, confirmant que les contrats liés à la mise en place des infrastructures démarraient dès le 1er juillet.
La levée de l'interdiction des manifestations regroupant plus de 1000 personnes, programmée pour début septembre, permet au Comité organisateur de respirer et de continuer à aller de l'avant. Mais il s’agira d'éviter les regroupements massifs dans certaines zones à l'occasion de ces Mondiaux, qui doivent démarrer le dimanche 20 septembre avec le contre-la-montre élite messieurs. Il faut forcément repenser la zone d'arrivée, qui pourra accueillir au maximum un tiers des quelque 9000 personnes espérées quotidiennement.
Tout cela aura évidemment un coût. «Le plan de protection représente environ 5-6% de notre budget global. Soit au maximum 1,3 million de francs de coûts supplémentaires», a précisé Grégory Devaud. Des garanties existent-elles? «On ne peut pas faire supporter les efforts supplémentaires dus au Covid-19 à nos garants. Mais nos partenaires, l'UCI, la Confédération et les Cantons, se sont engagées à nous soutenir», glisse le PLR.
«Si la situation ne s'aggrave pas»
La menace des Émirats arabes unis, candidats à une éventuelle reprise de l'événement, est donc écartée. Mais le conditionnel reste de mise alors que le sport reprend à peine ses droits et que la saison internationale de cyclisme doit redémarrer le 1er août. Le Covid-19 et sa redoutée deuxième vague demeurent bien le principal (seul?) obstacle pour les organisateurs d'Aigle-Martigny.
Le premier défi à relever est donc la finalisation du concept de protection. «Il faut dès maintenant que nous mettions sur pied une task force, dans laquelle figurera probablement un médecin délégué par l'Etat», a précisé Grégory Devaud. «On devra pouvoir garantir que le public puisse transiter de manière sécurisée. On aura probablement besoin d'un certain nombre de masques.»
Mais «l'incertitude sanitaire demeurera jusqu'au dernier moment, et nous ne ferons prendre aucun risque ni aux coureurs ni aux suiveurs», a-t-il rappelé. «Nous poursuivons notre tâche de manière raisonnée et sensée. Nous avons tous en tête la gravité de la situation. Mais nous avons la garantie de pouvoir travailler sereinement jusqu'au bout. Si la situation ne s'aggrave pas...»