Meilleur rebondeur de la dernière saison NBA, Clint Capela est de retour en Suisse. A Meyrin, l'intérieur des Atlanta Hawks propose son deuxième camp de jeunes avant une première édition à Zurich.
La mèche blonde la plus célèbre de Suisse est chez lui, à Meyrin. Harassé par une saison régulière marathon de 72 matches ramassés sur cinq mois, puis trois tours de play-off et une défaite en six matches face au futur champion Milwaukee, Clint Capela reconnaît avoir terminé la saison (le 3 juillet) en boitant.
«Je suis touché à la main et au talon, explique-t-il. Je suis blessé, mais je vais bien. Ceci dit, je vais devoir partir à Los Angeles pour faire de la rééducation pour ma main.» Ce passage en Suisse se lit donc comme une parenthèse de dix jours. Après Meyrin, le sportif helvétique le mieux payé va filer à Zurich pour une déclinaison alémanique de son camp. «Non non, ça sera en anglais», rigole-t-il quand on lui demande s'il va parler aux jeunes en suisse-allemand.
Aux participants de son camp, Clint Capela espère leur passer un message: «C'est une mission, il faut qu'ils comprennent que tout est possible, mais que ce ne sera pas facile. On peut apprendre beaucoup et j'aimerais bien voir certains percer en LNA ou plus haut dans le futur. Je voudrais leur transmettre cette mentalité de travail tout en n'oubliant pas de s'amuser.»
Plus de responsabilités
A l'instar des athlètes qui ont réussi, le Meyrinois a su faire fructifier son talent naturel en bossant davantage que les autres. «Ca me fait sourire quand je vois que les gens rêvent d'être comme moi aujourd'hui, glisse-t-il avec une certaine philosophie. Mais personne ne voulait être comme moi à 15 ans lorsque j'ai quitté la Suisse pour aller à Châlon poursuivre ma formation de sport-études.»
Il est légitime que les jeunes regardent un Capela au sommet de son art avec des étoiles dans les yeux. Remis d'une blessure à la voûte plantaire contractée alors qu'il jouait encore avec les Houston Rockets début 2020, le Genevois de 27 ans a dû cravacher pour devenir incontournable avec sa nouvelle équipe, décrocher le titre de meilleur rebondeur de la Ligue et se rendre en finale de Conférence.
«Ce fut une saison assez incroyable en raison du covid, analyse-t-il. Un véritable challenge de décembre à juillet. Ca n'a pas démarré comme on le souhaitait. Mais après le break et l'arrivée de Nate McMillan en tant que coach, ça a réveillé un peu tout le monde. On a gagné en confiance et j'ai gagné en responsabilités. On est resté soudés malgré les blessures qui sont immanquablement intervenues.»
La belle histoire des Hawks a été interrompue en play-off par celle des Milwaukee Bucks et sa star grecque Giannis Antetokounmpo. «Amplement mérité, juge le Genevois en parlant du titre de la franchise du Wisconsin et du «Greek Freak». Il a toujours travaillé très dur.»
Le respect de tous
Devenu star en Géorgie, le Meyrinois avoue que son statut a évolué: «Quand je mets de l'essence, je dois des fois faire un peu gaffe. Avant c'était plus simple.» Ce respect acquis de la rue se retrouve aussi sur les parquets. «Je pense qu'on a vraiment fait passer un message à la NBA, embraye-t-il. On est passé d'un seul match de saison régulière sur une chaîne nationale à 18 parties de play-off diffusées. La saison prochaine, on sera attendu.»
Afin d'être prêt pour la préparation de la saison à venir fin septembre, Clint Capela ne va pas exagérer, tout en continuant à suivre une préparation lui permettant de répondre à un calendrier démentiel: «Quand on prend de l'âge, on se doit de faire plus attention. Je sais que j'ai encore une grosse marge sur le plan athlétique. Je peux être plus dominant et perdre de la masse graisseuse. J'ai bien entendu envie de défendre mon titre de meilleur rebondeur et de participer au All-Star Game.»
Pendant que Clint Capela s'occupe des jeunes à son camp, l'équipe de Suisse prépare les pré-qualifications européennes au Championnat du monde 2023 qui auront lieu en août à Skopje. Et même s'il ne sera pas présent avec ses compatriotes, Clint Capela sera le premier supporter comme il l'avait été lorsque la Suisse avait battu la Serbie. «Je veux rejouer avec la Suisse, conclut-il. Si le calendrier le permet.»