«Je veux me donner une chance d'aller jusqu'au bout !» A 29 ans, Clint Capela caresse toujours le rêve ultime: le sacre en NBA.
Avec une conférence de presse annoncée à 10h30 mais débutée à 11h53, Clint Capela s'est imprégné, sans doute à son corps défendant, dans le «mood» actuel du basket suisse où rien n'est vraiment simple. Mais l'homme au contrat annuel de 20 millions de dollars a su se faire pardonner ce retard. En se livrant sans retenue.
Clint Capela se prépare pour une dixième saison dont il ignore s'il l'accomplira dans son intégralité avec Atlanta. N'est-il pas l'objet de rumeurs qui l'emmènent à Dallas ? «Je suis aujourd'hui un joueur des Atlanta Hawks avec un contrat garanti pour les deux prochaines saisons, précise-t-il. Il est normal que de telles rumeurs surgissent quand tu ne gagnes pas. Nous avons disputé la finale de la Conférence Est il y a deux ans. Depuis lors, nous n'avons pas pu confirmer ce résultat».
Comme l'an dernier, Atlanta a été éliminé au premier tour des play-off. Sorti par Boston, les Hawks s'étaient qualifiés à la faveur leur victoire en play-in à Miami, qui devait se hisser en... finale face à Denver. «Cela m'a fait mal de suivre le parcours de Miami, sourit Clint Capela. Les battre chez eux en play-in démontre que nous avions le niveau... Ce fut vraiment une saison compliquée.»
Non à l'équipe de Suisse
En vivre une plus paisible que ce soir à Atlanta ou ailleurs commande d'arrêter des choix déchirants. Le Genevois a, ainsi, décidé de ne pas disputer cet été les pré-qualifications de l'Euro 2025 avec l'équipe de Suisse. «Je veux profiter de cet été pour travailler afin de gommer mes carences dans le déplacement, dit-il. Les conditions ne sont pas réunies pour que je puisse rejouer cet été en sélection.»
Sa dernière apparition en équipe de Suisse reste donc cette superbe victoire 109-85 contre l'Islande en août 2019 lors des pré-qualifications pour l'Euro M21. «Cela reste un moment unique dans ma carrière, avoue Clint Capela. Gagner avec l'équipe de Suisse, il n'y a rien de plus fort sur le plan des sensations. Je vous l'assure.» A ses yeux toutefois, le basket suisse n'a pas su capitaliser sur cet exploit pour faire le pas en avant espéré. «Je pense qu'il n'y a pas suffisamment d'intérêt en Suisse pour que des investisseurs puissent s'engager pleinement», regrette-t-il.
Clint Capela avoue, par ailleurs, qu'il a payé au prix fort cette campagne estivale de 2019. «Je me suis blessé trois mois plus tard. On devait traverser vraiment une saison difficile avec Houston. J'ai été transféré à Atlanta, le general manager et le coach avaient été virés ensuite. Je me dis que les choses auraient pu tourner autrement si j'avais pu jouer normalement.»
Clint Capela a rappelé aussi combien l'encadrement médical d'une équipe de NBA peut être si différente que celle de l'équipe de Suisse. «En NBA, on se sent comme de grands bébés avec toute l'attention qui peut être autour de nous, poursuit-il. Ce n'est pas une critique à l'adresse de l'équipe de Suisse. Seulement la réalité qui voit des milliardaires investir dans des équipes de NBA qui valent des milliards...»
Prêt à défendre sur Victor Wembanyama
Enfin, Clint Capela n'a pas échappé aux interrogations sur l'arrivée en NBA du prodige Victor Wembanyama, le no 1 de la draft 2023. «Il n'a que 19 ans. Il est très jeune. Une grande carrière l'attend, souligne le pivot genevois. Il va s'étoffer physiquement ces prochaines années. Mais je ne pense pas que San Antonio le fasse jouer les 82 matches de la saison régulière pour sa première année.» Clint Capela se dit prêt à défendre contre le prodige français. «Quand tu as défendu face à Kevin Durant, tu peux défendre contre n'importe qui», glisse-t-il avec une certaine sagesse.
L'avenir dira si Clint Capela devra dunker sur la tête de Victor Wembanyama pour atteindre le Graal, ce titre de NBA qu'il avait approché en 2018 avec Golden State et il y a deux ans avec Atlanta. «Je le veux, lance-t-il. Je suis encore dans mes meilleures années». Comme pour signifier que son temps est loin d'être passé. Et peut-être faire un petit clin d'oeil à l'adresse de Luka Doncic, le maître à jouer de Dallas, qui poursuit la même quête..