Le Masters d'Augusta, un des quatre tournois majeurs du circuit professionnel de golf masculin, a défendu mercredi, par la voix de son président Fred Ridley, l'invitation de l'Argentin Angel Cabrera, après qu'il a purgé 30 mois de prison pour violence conjugales.

«Nous condamnons les violences conjugales sous toutes leurs formes», a déclaré M. Ridley en réponse aux critiques d'associations féministes. «En ce qui concerne Angel, il a purgé la peine prescrite par les tribunaux argentins, il est un ancien vainqueur (en 2009, NDLR) et il a donc été invité», a-t-il poursuivi à la veille du tournoi qui débute jeudi.
Âgé de 55 ans, Angel Cabrera a été arrêté en janvier 2021 au Brésil. Accusé de violences conjugales, à la fois physiques et psychologiques à l'encontre de son ex-compagne, il a passé six mois en détention au Brésil avant d'être extradé vers l'Argentine en juin 2021, où il a été condamné à deux ans de prison.
En novembre 2022, Cabrera a de nouveau été condamné pour des faits de violences conjugales à l'encontre d'une autre ancienne compagne. Il a écopé de deux ans et quatre mois de prison mais a été libéré de manière anticipée en août 2023, après avoir suivi une thérapie obligatoire au cours de sa détention.
Au moment de sa libération, il a reconnu dans une interview avoir «commis de graves erreurs» et a demandé pardon à ses anciennes compagnes. Si tous les anciens vainqueurs du Masters sont traditionnellement invités à participer au tournoi, sa participation fait l'objet de critiques de plusieurs associations féministes.
«Il semble que tant que les athlètes masculins peuvent exceller à frapper une balle, nous excusons ces mêmes hommes de frapper des femmes», a regretté après de la BBC Jamie Klingler, co-fondatrice de l'organisation britannique de défense des droits des femmes Reclaim These Streets.
Tout en disant qu'il respectait les critiques au sujet de son invitation au Masters, Cabrera a répondu: «J'ai gagné le Masters. Donc pourquoi pas ?».
En 2024, Cabrera n'avait pas participé au Masters, n'ayant pas de visa pour entrer aux États-Unis a indiqué M. Ridley.