Le Tour de Suisse 2023 avait démarré de manière idéale avant de virer au drame avec le décès accidentel de Gino Mäder. «Les deux derniers jours et demi ont été comme un mauvais film», lâche le directeur de l'épreuve Olivier Senn dans une interview accordée à Keystone-ATS.
Olivier Senn, quel bilan tirez-vous après ces derniers jours agités?
«J'ai du mal à faire la part des choses. Au final, il y a un événement qui éclipse tout le reste. Rétrospectivement, le Tour de Suisse avait commencé de manière parfaite, avec une fête du vélo à Einsiedeln et la victoire de Stefan Küng dans le contre-la-montre inaugural. Le sport, la météo et même l'environnement, tout était au top».
Les jours suivants, les choses ont également continué de manière réjouissante...
«Oui, nous avons également vu du cyclisme de haut niveau et passionnant lors de l'arrivée au sprint à Nottwil et des deux arrivées en montagne à Villars-sur-Ollon et Loèche-les-Bains. Jusqu'à jeudi, c'était le Tour de Suisse parfait».
Puis est arrivée l'étape reine vers La Punt et, avec elle, la chute lourde de conséquences de Gino Mäder dans la dernière descente du col de l'Albula...
«Depuis jeudi soir, tout a changé. En tant qu'organisateurs, nous avons pour mission d'impliquer le plus de personnes possible dans les décisions. Cela a été très difficile. Nous aussi, nous connaissions Gino, nous avons perdu un ami, nous avons perdu un coureur. Les deux derniers jours et demi ont été comme un mauvais film. Néanmoins, mon équipe a fait un super travail».
Le vendredi soir, la question s'est posée de savoir s'il fallait abandonner ou continuer. Était-il juste de reprendre la course le samedi?
«Aujourd'hui (dimanche), je suis sûr à 100% que c'était la bonne décision. Lorsque nous l'avons prise, j'étais certes certain qu'il s'agissait de la meilleure décision possible, mais je n'étais pas persuadé que c'était la juste décision. Personnellement, il était important pour moi de ne pas me consacrer uniquement au deuil, mais aussi aux bons souvenirs. Rétrospectivement, la course commémorative du vendredi après-midi a été l'une des choses les plus importantes que nous ayons faites. Sans cela, nous n'aurions probablement pas pu continuer».
Vous avez toujours insisté sur le fait que les choses allaient ou devaient continuer. Des détails sur le Tour de Suisse 2024 sont-ils déjà prêts?
«Actuellement, non. Pour nous, l'horizon temporel se termine avec la fin du Tour de Suisse féminin mardi soir. Avant ce Tour de Suisse, nous étions très avancés dans la préparation de 2024. Nous avons réuni presque tous les lieux d'étape. Je ne pense pas que nous voulions fondamentalement changer quelque chose. Nous allons nous réunir avec un peu de recul pour planifier les étapes et tirer les enseignements.»
ATS (Dominik Moser)