NBA Des performances de haut-vol à profusion !

AFP

4.1.2023

A l'image des 71 points réussis lundi par la star de Cleveland Donovan Mitchell contre Chicago, les performances individuelles de haut-vol s'enchaînent actuellement en NBA. Un phénomène qui est grandement dû à une abondance de talent jamais vue dans le meilleur championnat du monde.

Donovan Mitchell a brillé lundi en «claquant» 71 points en NBA.
Donovan Mitchell a brillé lundi en «claquant» 71 points en NBA.
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C'est une soirée historique vécue par Mitchell, qui a d'ores et déjà marqué de son empreinte son passage aux Cavs, pour sa première saison dans l'Ohio où seuls LeBron James et, à un degré moindre, Kyrie Irving ont le statut d'intouchables, depuis le titre de champion remporté en 2016.

Son total, nouveau record de la franchise, a permis à l'ancien arrière de Utah de rejoindre cinq autres joueurs ayant inscrits 71 points ou plus dans un match: Wilt Chamberlain (100), Kobe Bryant (81), David Thompson (73), Elgin Baylor et David Robinson (71).

Cette sixième meilleure marque de l'histoire égalée (Chamberlain a réussi également des matches à 72 et 78 points) constitue pour l'heure le sommet de l'actuel exercice, mais rien ne dit qu'elle ne sera pas battue, tant les exploits de ce type sont actuellement légion.

La semaine passée, Luka Doncic (Dallas) a passé 60 points aux Knicks, ornant son oeuvre d'un triple-double exceptionnel avec 21 rebonds et 10 passes. Et comme l'Américain (22/34 aux tirs), le prodige slovène (21/31) a fait preuve d'une adresse remarquable, pour son troisième match de la saison à au moins 50 unités. Avant eux, Joel Embiid (Philadelphie) avait inscrit 59 points face à Utah, lui aussi en se montrant adroit (19/28)...

«La technique au niveau du physique»

Presque à mi-saison, il y a déjà eu 14 matches à 50 points ou plus, le dernier datant de mardi soir avec les 55 unités de Giannis Antetokounmpo lors de la victoire de Milwaukee contre Washington, le double MVP (2019, 2020) battant par la même occasion son record personnel.

Pour l'ancien joueur et entraîneur Jacques Monclar, consultant pour BeIn Sports, «ce serait trop réducteur» d'expliquer cette orgie de points «par l'absence chronique de défense chez les équipes adverses».

«Même si par moments, elles sont effectivement bien conciliantes, on a vu pire par le passé. Certes les années 1980 sont symbolisées par la rudesse de combats homériques, mais il y avait aussi une telle différence entre les équipes que certaines ne défendaient pas du tout. Idem dans les années 1990, voire les années 2000», rappelle-t-il.

D'autres facteurs sont à privilégier selon lui, à commencer par le paramètre physique. «On est à un moment de la saison où les vétérans, les joueurs aguerris sont en grande forme. Dans le basket actuel où il y a beaucoup de courses, d'allers-retours, leur niveau cardio est impressionnant», observe Jacques Monclar.

«Ensuite, il y a leur capacité à mettre leur technique au niveau du physique. C'est ce qu'arrivent à faire des Kevin Durant, des Donovan Mitchell, des Luka Doncic soir après soir. On peut parler de la défense... mais la qualité des paniers qu'ils marquent démontre que l'exercice reste à la fois difficile et périlleux, il ne faut pas banaliser cela».

Capacité à répéter les exploits

«La qualité d'une star aujourd'hui se juge à sa capacité de pouvoir les répéter, pas de pouvoir les faire», appuie-t-il. Or ils sont plus nombreux que jamais à pouvoir entrer dans cette catégorie en NBA, dans le sillage des scoreurs impénitents, les Kevin Durant (Brooklyn), Stephen Curry (Golden State), Damian Lillard (Portland), Joel Embiid, Anthony Davis, Lebron James (Lakers), Jayson Tatum (Boston) et autres Devin Booker (Phoenix)...

«Ja Morant (Memphis), Anthony Edwards (Minnesota), Jordan Clarkson (Utah), Trae Young (Atlanta) ou encore Klay Thompson (Golden State) peuvent aussi en planter 50 ou 60. C'est devenu un peu insensé», énumère Jacques Monclar.

Autant de joueurs qui savent profiter du tout attaque en vigueur en NBA, où beaucoup d'équipes jouent à un tempo très élevé. Ce qui se traduit par des possessions et des possibilités de tirs qui augmentent. «L'intensité qu'ils mettent sur le parquet est impressionnante. Or la qualité de travail, d'entraînements, de gestion des effectifs favorise aussi ces performances individuelles», estime Jacques Monclar.

«La NBA sent bien d'ailleurs que les joueurs ont de plus en plus de talent, raison pour laquelle elle demande le resserrement du respect des règles, comme le marcher ou le porté de balle. Parce sans ça, à la vitesse où ils vont, avec la puissance qui est la leur, les défenses n'ont plus aucune chance», conclut-il.