Jérémy Desplanches a battu trois records de Suisse lors des récents championnats de France. «C'est prometteur», lâche le Genevois dans un entretien accordé à Keystone-ATS.
Les Mondiaux auront lieu au mois de juillet en Corée du Sud. N'est-ce pas un peu tôt pour être en forme?
- «Il n'y a pas d'heure pour être en forme (rires). C'est plutôt bon signe. Mon affûtage n'était pas vraiment développé. Je me suis simplement reposé une semaine avant ces championnats de France, en dormant un peu plus et en abaissant le kilométrage de nage. C'est vraiment bon signe d'avoir nagé aussi vite en ayant eu aussi peu de repos.»
Que vous inspirent les chronos réalisés à Rennes, où vous avez nagé 52''28 sur 100 m papillon, 1'57''58 sur 200 m papillon et 4'12''86 sur 400 m 4 nages?
- «Que du bon. C'est prometteur. Je délaisse toujours le 4 nages en début d'année. Traditionnellement, je ne fais ainsi quasiment pas de brasse avant les championnats de France, et me concentre sur le papillon, le dos et le crawl. A Rennes, j'ai été plus rapide sur 200 m 4 nages que lors des championnats d'Europe 2018 (réd: où il avait cueilli l'or en 1'57''04) tout en étant plus lent d'une seconde en brasse. Et comme la brasse est la première nage que j'ai pratiquée quand j'étais petit, ça revient vite. Je suis donc confiant.»
- Vous avez battu trois records de Suisse, mais n'avez pas amélioré celui du 200 m 4 nages (réd: il a nagé 1'56''89 à Rennes, à trois centièmes de sa meilleure marque). N'est-ce pas tout de même paradoxal?
«Il me manque un quart de la course, la partie de brasse qui n'était vraiment pas bonne à Rennes. Cela me surprend d'ailleurs d'autant plus de m'être montré aussi rapide sur 400 m 4 nages, une discipline que je n'apprécie pas trop. Même si le contexte était différent: d'habitude le 400 m 4 nages se dispute en fin de championnat, alors que là c'était ma première course. Cette fois-ci, j'avais donc plus d'énergie. L'an dernier, mon niveau en brasse était encore plus catastrophique à pareille époque. Ma première compétition de brasse m'avait alors vraiment fait peur l'an dernier. Alors réussir moins de 4'13'', c'est très positif.»
Quel chrono pensez-vous pouvoir réaliser sur 200 m 4 nages dans les semaines ou mois à venir?
«Je pense pouvoir gagner environ une demi-seconde par rapport au temps réalisé à Rennes, exclusivement dans la partie de brasse. Ca peut venir très vite avec plus d'entraînement sur cette nage et quelques ajustements techniques. A Rennes, j'ai fait beaucoup d'efforts pour réussir 34''4 en brasse, alors que suis capable de nager cette partie en 33 secondes.»
Les temps réalisés à Rennes vous font-ils revoir vos objectifs à la hausse pour les Mondiaux?
«Pour moi, le chrono n'est important que lorsque je suis seul devant, comme dans des championnats de Suisse. Le but pour les Mondiaux, ce sera de figurer dans le top 5 et d'être en bonne position dans la hiérarchie en vue de l'an prochain et des JO de Tokyo. Le but est d'être un possible médaillé. Cela signifierait que je pourrais viser le podium dans un grand jour, et que l'objectif serait une place de finaliste en cas de petite forme.»
Quel est votre programme jusqu'aux championnats du monde (12-28 juillet à Gwangju)?
«Là, j'ai cinq jours de vacances pour me remettre des séquelles physiques habituelles du début de saison, les tendinites et les contractures. Je vais reprendre en étant aussi frais qu'en début de préparation. Ma prochaine compétition, ce sera les «Champions Swim Series» à Budapest les 11 et 12 mai. C'est un nouveau circuit organisé par la Fédération internationale, et j'ai la chance d'avoir été sélectionné. Je n'affronterai que trois nageurs (réd: le médaillé de bronze du 200 m 4 nages des Mondiaux 2017 Wang Shun, le vice-champion olympique 2016 du 400 m 4 nages Chase Kalisz et le vice-champion d'Europe du 200 m 4 nages Philip Heintz) sur 200 m 4 nages. A l'entraînement, je vais mettre l'accent sur la brasse, qui représentait à peine 5% de ce que je nageais jusqu'ici. Le but, c'est d'équilibrer désormais le temps accordé aux quatre nages.»