Victime d'une lourde chute en 2019 lors de la reconnaissance de la 4e étape du Critérium du Dauphiné, Chris Froome est revenu sur le devant de la scène en décrochant une belle troisième place à l'Alpe d'Huez lors de la 12 étape du Tour de France. Retour sur plusieurs mois de galère.
C'était il y a plus de trois ans : alors que le quadruple vainqueur du Tour de France était parti en reconnaissance de la 4e étape du Critérium du Dauphiné (un chrono de 26,1 km), Chris Froome chutait sévèrement à tel point que son pronostic vital fut engagé.
Le bilan médical était très sérieux pour le coureur britannique : plusieurs fractures au fémur, au coude droit, plusieurs côtes cassées et des lésions internes suite au choc. Opéré, le « Kényan blanc» est resté plus de six heures dans les mains des chirurgiens.
Une chute qui va changer sa vie
Huit mois après sa cabriole, le légendaire «Froomey» fait son retour à l'UAE Tour en 2020 avec sa formation Ineos (Sky à l’époque) où il marquera les esprits plus par son retour que par sa prestation plutôt décevante. Pour ne pas arranger les choses, le coronavirus bousculera sa préparation en l’empêchant de rouler durant de longs mois.
Lors de cette même saison 2020, à la surprise générale, il ne sera pas appelé par son équipe pour disputer le mythique Tour de France. Il participera tout de même en fin de saison à la Vuelta où sa meilleure performance ne sera qu'une maigre 57e place.
Changement d'équipe
En fin de contrat avec Ineos, «le Kényan blanc» ne prolongera pas l'aventure une décennie après son arrivée dans la formation britannique. En effet, Froome signe avec l'équipe «Israël Start-Up Nation» avec à la clé un salaire de cinq millions par an (actuellement toujours le deuxième plus gros salaire du peloton derrière un certain Tadej Pogacar).
Deux ans de galère
Depuis son arrivée chez Israël, Chris Froome n'a jamais réussi à se hisser dans un top 20 d'une étape ou d'un classement général. Des performances catastrophiques pour un coureur qui avait pour habitude d'écraser la concurrence.
Souffrant toujours de sa blessure au fémur, le Britannique ne se montre toujours pas au niveau et la presse internationale ne s'en prive pas pour enterrer un Froome qui tente tant bien que mal de revenir au niveau.
Enfin de retour ?
Pourtant, malgré les critiques, Chris Froome semble entrevoir la lumière au bout du tunnel en 2022. En effet, il va enfin se montrer rassurant en réalisant une belle 11e place sur le «Mercan'Tour Classic Alpes-Maritimes» soit son meilleur résultat depuis sa chute. Une performance qui lui redonne enfin le sourire. «Depuis la fin du mois de janvier, début février, j'ai senti que pour la première fois je n'avais plus de douleurs dans la hanche, plus de raideurs causées par la chute, parce qu'évidemment j'avais plein de tissus musculaires mous qui étaient affectés parce qu'ils entourent des pièces métalliques, des plaques, des vis. Pour la première fois, je ne sentais plus rien dans cette zone, je n'avais plus de brûlure», expliquait-il au journal «L’Equipe» en juin.
Un mois plus tard, ses efforts sont récompensés par une sélection sur "sa course", le Tour de France. Arrivé au Danemark avec de grosses ambitions, Froome tente à plusieurs reprises de s'échapper durant la deuxième semaine jusqu'à ce fameux 14 juillet lors de l'étape reliant Briançon à l'Alpe d'Huez.
Passant la majeure partie de la journée à l'avant de la course, «Froomey» s'accroche dans l'Alpe d'Huez et décroche une magnifique troisième place derrière son compatriote Thomas Pidcock et le Sud-Africain Louis Meintjes. Un résultat magnifique pour un coureur n'ayant jamais cessé d'y croire.
Le rêve d'un cinquième sacre
Grâce à ce podium à l'Alpe d'Huez, le quadruple vainqueur du Tour a démontré, à 37 ans, qu’il en avait encore sous la pédale et qu’il méritait encore sa place dans le peloton. De quoi viser une nouvelle victoire sur la Grande Boucle ?
«Il n'y a aucune garantie que je puisse gagner un autre Tour, un cinquième, après tout ce que j'ai traversé. Je le sais mais ça reste mon objectif [...] Ce sera peut-être en 2022, l'année d'après ou la suivante encore. C'est ce qui me motive. Je n'arrêterai que quand ça ne sera plus possible» , affirmait-il d’ailleurs dans une interview à Cyclingnews, fin 2021
En réalisant sa meilleure performance à l'Alpe d'Huez, il est devenu le coureur comptant le plus grand nombre de podiums (9) sur ce profil d'étape, sur le Tour de France, au XXIe siècle, devançant Vincenzo Nibali, Alejandro Valverde et Jan Ullrich (8 chacun).