Jonas Vingegaard ou Tadej Pogacar? Le duel, indécis, promet d'animer la dernière semaine du Tour de France.
Le Gallois Geraint Thomas reste à portée à la troisième place. Mais, à moins d'un improbable coup de théâtre (chute, Covid), la victoire finale semble bien ne plus concerner que Vingegaard et Pogacar, au-dessus du lot jusqu'à présent dans les différentes ascensions.
Deux hommes, deux caractères, deux profils différents. Vingegaard, concentré et obstiné, a fait mieux que résister au double tenant du titre, il l'a poussé à la faute mercredi dernier dans l'étape alpestre du col du Granon pour lui ravir le maillot jaune.
Entre eux, le match s'annonce ouvert même si Pogacar a souvent impressionné en montagne... jusqu'à sa défaillance spectaculaire du Granon. Le Slovène, dont le caractère joueur confine à la prodigalité, tiendra-t-il compte de cet avertissement?
Vingegaard a couru en défense après son numéro du Granon. Son avantage de 2'22'' lui procure une marge de sécurité a priori suffisante dans la perspective du contre-la-montre de Rocamadour, sur 40,7 kilomètres, à la veille de l'arrivée.
«L'écart paraît important mais le chrono est assez long», a averti le porteur du maillot jaune. «Si une opportunité se présente, je suis susceptible d'attaquer Tadej. Tout dépend des jambes. Si je me sens bien...»
Deux équipes à égalité
Le dimanche noir vécu par l'équipe Jumbo a rétabli l'équilibre entre les formations de Vingegaard et de Pogacar. Avec cinq coéquipiers pour les soutenir, le Danois et le Slovène se présentent à égalité numérique à défaut d'avoir les mêmes forces.
A lui seul, le maillot vert Wout van Aert est capable d'abattre le travail de plusieurs équipiers au service de Vingegaard. «S'il le faut, il roulera pour trois comme il sait si bien le faire», assure son directeur sportif Grischa Niermann.
Loin de la langue de bois, van Aert a admis dès dimanche soir que la perte de Primoz Roglic et de Steven Kruijswijk change la donne: «Nous n'allons peut-être pas changer notre stratégie mais cela va nous affecter.»
La journée de repos, «pour mesurer et réparer les dégâts» selon la formule du +Superman+ belge, est tombée à pic pour le camp Jumbo qui a cherché à panser les plaies, pour le Belge Tiesj Benoot surtout et aussi le maillot jaune pris dans la même chute de Saint-Ferréol, lors de la brève incursion de la 15e étape en Haute-Garonne.
«Je pense toujours que nous avons une équipe très forte», estime le patron de l'équipe néerlandaise Richard Plugge qui a remis les choses en perspective: «La confiance est toujours là. A la fin, le dernier mot revient à Jonas».
Rendez-vous à Peyragudes et Hautacam
Après le hors d'oeuvre ariégeois avalé mardi à Foix, les rescapés du Tour attaqueront mercredi et jeudi deux dures étapes de montagne qui se terminent par des arrivées au sommet, dans une réplique du programme alpestre.
Mercredi, un parcours sans temps mort dans les 76 derniers kilomètres (quatre ascensions) mène à l'altiport de Peyragudes au bout d'une montée éprouvante de 8 kilomètres. Le lendemain, les organisateurs innovent en passant par le col inédit de Spandelles, après l'Aubisque, pour rejoindre la station de Hautacam.
«Nous souhaitons que cette dernière étape de montagne marque le Tour», annonce le directeur de course Thierry Gouvenou à propos de cet enchaînement sans répit, un col de première catégorie encadré par deux ascensions classées au plus haut, hors catégorie.
Quelles seront les positions après ce concentré de montagne? la dernière explication est prévue samedi à Rocamadour. Le contre-la-montre, «un parcours vallonné sur lequel on est toujours en prise» de l'avis du +régional+ David Moncoutié, se termine par deux côtes pour rejoindre le site touristique du Lot. Un haut-lieu du pélerinage de Compostelle, dernière halte cette fois avant Paris.
ATS