Le Danois Mats Pedersen est devenu champion du monde sur les routes détrempées du Yorkshire. Il a créé la suprise en battant au sprint l'Italien Matteo Trentin et le Suisse Stefan Küng.
Grand animateur du final du Championnat du monde du Yorkshire, Stefan Küng a pris la 3e place derrière le surprenant Danois Mads Pedersen et l'Italien Matteo Trentin, battu au sprint.
Vingt ans que la Suisse attendait une médaille aux Mondiaux sur route depuis le bronze de Markus Zberg en 1999. La récompense est venue de Küng, le rouleur thurgovien, dixième mercredi lors du contre-la-montre et qui a trouvé dans le Yorkshire des conditions qu'il apprécie. Le coureur de l'équipe Groupama a parfaitement manoeuvré sur le plan tactique.
A 66 km de l'arrivée, il a sauté dans la roue de l'Américain Lawson Craddock, premier attaquant dans le groupe des favoris. L'Américain a lâché quand Pedersen est revenu sur le duo. Puis l'Italien Gianni Moscon est ensuite revenu de l'arrière suivi quelques minutes après par les grands favoris Mathieu van der Poel et Matteo Trentin. Ce groupe de cinq coureurs est parvenu à prendre une cinquantaine de secondes d'avance sur les favoris dont Peter Sagan ou Julian Alaphilippe.
Dans le dernier tour, van der Poel a complètement craqué à 12 km de l'arrivée. «Pour moi, c'était une surprise. Quand van der Poel et Trentin sont revenus sur nous, je pensais qu'ils étaient imbattables», a précisé Küng au micro d'Eurosport. Ils n'étaient plus alors que quatre pour trois places sur le podium.
Dans la dernière montée, Küng a tout donné pour assurer une médaille. Ses efforts, proches de la souffrance, ont permis de distancer Moscon. Mais Pedersen et Trentin sont restés collés dans la roue du Suisse. «J'ai vraiment tout donné à ce moment-là, je ne pouvais pas faire plus», lâchait le Thurgovien. «J'ai disputé ce Mondial avec coeur et passion. Je suis très satisfait de la manière dont j'ai mené ma course.»
Küng avait joué son va-tout. Dans le sprint final, il était bien calé en troisième position. Mais il n'a pas pu réagir quand Trentin a démarré. Il a suivi de loin le sacre de Pedersen, qui à la surprise générale est parvenu à dépasser l'Italien.
Spécialiste des classiques
Pedersen (23 ans), qui court pour l'équipe Trek-Segafredo, ne comptait pas encore de succès prestigieux à son palmarès. Deuxième du Tour des Flandres 2018, il avait remporté le Tour du Danemark en 2017 et le GP d'Isbergues en France la semaine dernière, preuve de sa grande forme actuelle. Véritable guerrier, il a su s'accommoder des conditions de course dantesques avec une pluie continuelle qui avaient obligé les organisateurs à modifier et raccourcir le parcours à 261 km au lieu de 280 avec deux côtes en moins dans la première partie. La fan-zone transformée en bourbier près de l'arrivée a été fermée et la retransmission TV a été réduite (pas d'image hélico avant la dernière heure, pas d'image moto pendant une heure et demie).
«Tous les coureurs rêvent de ce maillot», a savouré le Danois, un jeune coureur qui a débuté en 2017 dans le WorldTour pour le compte de l'équipe américaine Trek. D'un gabarit taillé pour les classiques flandriennes (1,79 m pour 74 kg), il n'a encore jamais participé au Tour de France.