Affaire Valieva Face à l'inertie russe, l'AMA saisit le TAS

ATS

8.11.2022 - 19:43

Le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA) a annoncé mardi avoir saisi le Tribunal arbitral du sport dans l'affaire de dopage de Kamila Valieva.

L'AMA saisit le TAS dans le cadre de l'affaire Valieva.
L'AMA saisit le TAS dans le cadre de l'affaire Valieva.
KEYSTONE

Cette décision a été prise en raison de l'absence «de progrès» dans la procédure russe.

La jeune patineuse, âgée de 16 ans aujourd'hui, avait été contrôlée positive par l'agence antidopage russe (Rusada) fin décembre 2020 à une substance interdite, la trimétazidine. Ce résultat avait été révélé lors des Jeux olympiques de Pékin en février dernier.

«Malgré la mise en demeure de Rusada de résoudre rapidement le cas de Kamila Valieva, aucun progrès n'a été fait. Par conséquent, je peux confirmer que l'AMA a maintenant officiellement saisi directement le Tribunal arbitral du sport», a publié le président de l'AMA Witold Banka sur Twitter.

Préoccupée par le retard pris dans ce dossier, l'AMA avait averti Rusada de son intention d'utiliser cette saisine directe, prévue par le Code mondial antidopage en cas de «manquement de la part d'une organisation antidopage à l'obligation de rendre une décision dans un délai raisonnable».

Une «personne protégée»

Le 21 octobre, Rusada avait annoncé qu'elle ne communiquerait pas sur l'enquête Kamila Valieva. «Toutes les informations» concernant cette affaire, «la date de l'audience, l'accusation, les résultats ou autres détails resteront confidentiels», écrivait l'agence russe dans un communiqué.

Et ce, afin «de garantir les intérêts» de la patineuse, considérée par le Code mondial antidopage comme une «personne protégée» puisqu'elle avait moins de 16 ans lorsque l'affaire a éclaté.

Départ idéal

Les JO avaient idéalement commencé pour Kamila Valieva, championne d'Europe 2022, avec une médaille d'or par équipes, agrémentée de sa part des premiers quadruples sauts féminins de l'histoire olympique. Mais le lendemain de ce titre, un contrôle antidopage positif à une substance interdite (trimétazidine) datant du 25 décembre et notifié le 8 février, lui avait fait vivre un enfer.

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) l'avait autorisée à continuer à participer malgré son contrôle positif, en invoquant son jeune âge. Après avoir réussi à dominer le programme court dans un climat pesant, elle s'était effondrée dans le programme libre pour finalement terminer au pied du podium et en larmes.

Le CIO n'a pas attribué de médailles pour l'épreuve par équipes, dans l'attente des résultats de l'enquête sur le cas Valieva.