La 9e Coupe du monde a basculé dans la folie, avec l'exploit du Japon qui a envoyé un message fort à tous les favoris en terrassant contre toute attente l'Irlande (19-12) à l'issue d'un match intense à Shizuoka.
La surprise n'est pas aussi grande qu'en 2015, quand les Brave Blossoms avaient écrit l'une des plus belles pages de l'histoire de la compétition en surprenant l'Afrique du Sud (34-32) à Brighton. Mais l'exploit est d'autant plus grand que les Irlandais, ex-no 1 mondiaux, étaient prévenus.
Peut-être n'ont-ils pas pris la menace au sérieux, estime Jamie Joseph, l'entraîneur japonais. «Nous pensons à ce match depuis assez longtemps. Visiblement, ils n'y ont pensé que depuis 6 ou 7 jours.»
Ce succès change beaucoup de choses dans la poule A, dans laquelle le Japon peut désormais viser une première participation aux quarts de finale, via la première place en cas de succès sur les Samoa et l'Ecosse. Cette dernière, dominée par l'Irlande (27-3), est dos au mur. Les cartes sont aussi rebattues pour le tableau final, alors que la Nouvelle-Zélande était promise à l'Ecosse et l'Afrique du Sud à l'Irlande.
Le XV du Trèfle doit dès maintenant se préparer à l'idée d'affronter les All Blacks dès les quarts de finale, un stade auquel il a toujours échoué jusqu'ici... et les Japonais entrevoient la possibilité de réjouissantes retrouvailles avec les Springboks, qui les avaient étrillés (41-7) début septembre pour leur dernier match de préparation.
C'est ce dernier résultat, ainsi que l'entrée poussive du Japon face à la Russie (30-10), qui incitait au scepticisme quant aux capacités du pays-hôte à rivaliser avec les meilleurs pour le premier Mondial organisé en Asie. La performance de Shizuoka, devant 50'000 spectateurs euphoriques, va assurément donner un coup de fouet supplémentaire à la réussite populaire et festive de l'événement.