L'icône du ski acrobatique Eileen Gu, née Américaine mais désormais membre de l'équipe de Chine, a annoncé qu'elle sera l'ambassadrice de la candidature... des Etats-Unis aux JO d'hiver 2030, une nouvelle diversement appréciée des internautes chinois.
Née en Californie d'une mère chinoise, la sportive de 18 ans, double championne olympique en février aux Jeux de Pékin, représente sportivement la Chine depuis 2019 après avoir grandi et s'être entraînée aux Etats-Unis.
Figure emblématique des JO-2022, l'athlète vit plusieurs mois par an dans les deux pays. Son changement de nationalité sportive avait toutefois entraîné un certain émoi dans son pays de naissance.
La Chine n'autorise pas la double nationalité et Eileen Gu a esquivé à plusieurs reprises des questions de journalistes lui demandant si elle avait renoncé à son passeport américain pour obtenir la citoyenneté chinoise.
La sportive a déclaré mardi qu'elle sera ambassadrice de la candidature des Etats-Unis à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2030 ou 2034 à Salt Lake City.
«Je pense que c'est un bel exemple de mondialisme et de la capacité que nous avons à utiliser le ski et (...) les sports d'hiver pour rapprocher les gens», a-t-elle déclaré mardi lors d'un événement organisé par le magazine Time à New York.
«Salt Lake veut devenir une destination d'entraînement pour les sportifs du monde entier et veut que 15 nouveaux pays puissent participer aux Jeux olympiques d'hiver», a-t-elle ajouté. «Je suis vraiment honorée de participer à ça.» Son soutien à la candidature de Salt Lake City a toutefois généré des commentaires partagés sur l'internet chinois.
«Elle mange à tous les râteliers», a déploré un utilisateur du réseau social Weibo. «A son retour en Chine, il faut l'arrêter et l'exécuter pour trahison!», réagissait un autre. «Gagner de l'argent en Chine et profiter de la belle vie aux Etats-Unis. Bien joué Eileen!», ironisait un troisième. La jeune femme est l'ambassadrice d'innombrables marques en Chine, où elle a signé de juteux contrats publicitaires.
De très nombreux commentaires sur Weibo saluaient toutefois mercredi le nouveau rôle de la sportive, vue comme «un pont entre Chine et Etats-Unis» et un symbole que «la Chine a de nouveau une sportive de stature mondiale».
«Bah, elle est métisse et elle aime les deux pays. Qui êtes-vous pour lui faire des leçons de morale et lui demander de choisir?», écrivait un autre utilisateur.